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Mot Claeys, clé de la duplicité poitevine (acte 5)
Mot Claeys, clé de la duplicité poitevine (acte 4)
Mot Claeys, clé de la duplicité poitevine (acte 3)
Mot Claeys, clé de la duplicité poitevine (acte 2)
Mot Claeys, clé de la duplicité poitevine (acte 1)
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41ème Chronique
Alain Claeys contraint et forcé à jouer Collectif
Kritix, le Sunday 29 November 2009 -
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Après avoir brillé par son absence lors des réunions publiques sur la LGV, le grand élu président-député-maire de Poitiers Alain Claeys dut assumer publiquement le 27 novembre 2009, devant son Conseil Communautaire, sa politique et ses responsabilités ; en dehors du détour des lettres publiques, moyen de ne pas quitter un pouvoir oligarchique. Un mois plus tôt, jour pour jour, avait eu lieu une réunion publique de RFF des plus particulière... Derrière le discours bien rodé de l'élu professionnel de la politique, la sècheresse des arguments craquela les échanges. On eut droit au couplet du respect, de la concertation, de la loi, de la démocratie représentative. Toutes ces postures appréciables, mais qui ne répondent aucunement de ses absences passées devant les mécontentements. Tout vient, à qui sait attendre...
C'est que la dérobade insupporta le Collectif "NON à la LGV Poitiers Limoges", ces citoyens dont le seul droit serait de se taire ! Et bien, ce collectif est allé chercher le trône, a fait descendre le souverain et requit les débats. Ce qui leur fut aimablement accordé par le président-député-maire, pour le 29 décembre 2009. Mais en attendant, le président voulut montrer son sens du devoir républicain en donnant la parole au Collectif, en préalable à la séance du Conseil Communautaire. Voilà qui l'honore ! Monsieur l'édile Alain Claeys est en la circonstance exemplaire... Colère des Anti-LGV Poitiers-Limoges à la mairie de Poitiers envoyé par kritixTV. Alain Claeys, président de la Communauté d'Agglomération de Poitiers , accepta le dialogue avec le Collectif "Non à la LGV Poitiers-Limoges". (extraits)
Le président de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (CAP), Alain Claeys : Magnifique ! Même si cela mit longtemps à être dit, le grand élu a, en tout cas dans le discours, réaffirmer les grands principes républicains.
Le représentant du Collectif "NON à la LGV Poitiers Limoges" :
Tour médiévale de la Porte de Paris, à Poitiers, en septembre 2009.
© kritix.com
« Nous sommes venus parce que nous avons une divergence avec la CAP et que cette divergence, il va falloir que nous la mettions à plat à un moment ou à un autre. La réunion du 29 sera certainement une occasion importante pour ça. La divergence est sur l'appréciation de cette ligne. Selon les termes de monsieur le maire, c'est une ligne qui doit servir de point d'ancrage à une transversale entre Nantes et Lyon. Alors, moi et nous autres du collectif, nous ne sommes certainement pas opposé une transversale ; c'est très important de mettre en place des transversales. Simplement, je crois qu'il ne faut pas tout confondre. Faire considérer que cette ligne LGV Poitiers-Limoges pourrait être un début de transversale est une absurdité et nous n'y croirons jamais ! On veut nous faire croire, que cette question est importante, or ce n'est pas du tout, du tout le cas. Cette ligne ne sera jamais le début d'une transversale Nantes-Lyon, pour plusieurs raisons ! « Ensuite la question d'un Nantes-Lyon est une question importante, mais dans l'état actuel des choses, RFF nous dit "Ok ! La question est évoquée, ce sont des dossiers en suspend". Mais, de fait, ce dossier n'existe pas : il n'est pas encore dans le cartons de RFF ! Ce qui signifie que, lorsqu'on sait qu'une ligne à grande vitesse, pour être constituée depuis le début, le moment où on la met en chantier sur des plans et le moment où on elle entre dans la réalité avec des voyageurs et les trains qui circulent dessus, il faut entre 30 et 40 ans ! Et les gens de RFF nous disent, ça n'est même pas encore voté, c'est quelque chose qui va exister peut-être, c'est possible, mais si ça existe ça sera pas avant 40 ou 50 ans ! Donc je crois qu'il faut bien remettre les choses en place et quand on sait qu'une ligne TGV ça a 50 ans de vie, et bien cette ligne on va la construire maintenant et dans 50 ans on va commencer à nous parler d'une ligne transversale ? Non, c'est pas très honnête ! » « La deuxième chose. Moi, je suis poitevin, donc j'ai tendance à dire que Poitiers est formidable : c'est une chose formidable que de faire passer une transversale par Poitiers. Mais, il faut être réaliste, si transversale il y a, elle ne passera jamais par Poitiers ! Si elle passe par un endroit, elle passera par Tours : Tours-Vierzon ! Et certainement pas par Poitiers ! Vouloir penser que ceci est un morceau d'une future transversale, c'est un leurre ! Et je n'admets pas cette idée. Je pense que cette ligne, elle ne sert qu'à une seule chose : elle ne sert qu'à abreuver, à partir de Limoges, la future ligne SEA. C'est à dire de donner, à nos partenaires privés, de l'argent public... Cette ligne sera privatisée, comme les autoroutes l'ont été de la même façon, et nous allons financer avec de l'argent public des bénéfices qui iront aux groupes privés. Alors, on me dit "Évidemment, ce n'est pas le cas. Monsieur, vous savez bien, qu'il y a eu un protocole d'accord qui dit que les bénéfices permettront de rembourser la dette publique". OK, très bien, on va rembourser. Mais je crois qu'il faut bien prendre les choses telles qu'elles sont : jamais, jamais, jamais, le privé ne compte faire de bénéfices sur cette ligne dont tout le monde dit qu'elle sera déficitaire. On le sait, elle sera déficitaire ! Ce qui signifie que tout ce qui les intéresse, les privés en question, c'est à dire Bouygues, Eiffage, Vinci, c'est de construire la ligne ! Le reste ne les intéresse pas du tout ! Et en tant qu'élu, en tant que garant de l'argent public, vous devez faire attention à ces questions-là et je vous appelle à ça... Voilà. Je ne vais pas insister beaucoup plus, mais maintenant qu'on m'a laissé exprimer un certain nombre d'arguments, je vais rendre la parole à monsieur le maire et lui permettre, éventuellement, de me répondre sur ces questions »
TGV sur le Clain à Poitiers. Septembre 2009.
© kritix.com
Les membres du collectif présents applaudirent et sifflèrent. Le président Alain Claeys répondit longuement :
« Le comité des financeurs a eu pour but de faire un certain nombre d'études, cofinancées par les collectivités locales. Je ne vais pas vous dire le contraire ! Si j'étais ni maire, ni président d'agglomération, je pourrais vous dire c'est pas mon truc ! J'étais député, j'avais un position, donc j'assume, sans aucune difficulté ce qui s'est passé. Donc le comité des financeurs a financé des études. Où ça a commencé à dysfonctionner, c'est dans l'information du périmètre, du couloir qui a été retenu. Et c'était vrai qu'un certain nombre d'élus; ils l'ont dit au préfet, se sont sentis court-circuités par RFF. Car ils n'étaient pas sensibilisés sur ces sujets-là et ils ont le sentiment de les découvrir en même temps que la population. Il y a eu sur ce sujet de couloirs un defficit et je le reconnais bien volontiers
Bureau du maire de Poitiers et du président de la Communauté d'Agglomération de Poitiers, en septembre 2009.
© kritix.com
« Donc, débat publique qui a été conclu, vote au parlement, ensuite débat sur le tracé et c'est là peut-être qu'il y a eu un déficit d'information. Et lors du comité des financeurs, nous avons dû retenir un tracé, un couloir. Là encore, au nom de la CAP j'ai pris mes responsabilités. Donc voilà le cheminement, les décisions que j'ai été amené à prendre. « Donc voilà tout simplement, moi, ce que je voulais vous dire. Je pense que la LGV répond aujourd'hui à un soucis de développement responsable du territoire [Les Anti-LGV chahutèrent : "C'est faux ! C'est faux !", NDR] Vous permettez ! Je ne vous demande pas de partager mon avis. Vous me demandez mon avis : j'ai l'honnêteté de vous le dire. Je pense que c'est un aménagement du territoire intelligent, sous réserve... [Les Anti-LGV chahutèrent : "Houh ! Houh !", NDR] sous réserve que lorsque l'on doit arrêter définitivement le tracé, toutes les contraintes soient prises en compte. Je sais, monsieur, que sur le tracé qui a été retenu, il y a des points extrêmement difficiles sur lesquels il va falloir travailler. Mais ce n'est pas parce que nous sommes aujourd'hui, que je vais vous dire "Oh non non ! C'est pas mon problème, c'est l'affaire de l'État". J'ai toujours pris dans la vie politique, mesdames messieurs, mes responsabilités. J'ai pris mes responsabilités et, là encore, je les assumerai ; et je les assumerai pas en cachette. J'ai un grand respect pour l'ensemble des élus ; j'ai grand respect pour les citoyens que s'intéressent à leur territoire, mais je ne veux pas vous mentir, et je ne veux pas vous cacher la vérité telle qu'elle s'est déroulée depuis 2006. »
TGV entrant en gare de Poitiers. Septembre 2009.
© kritix.com
« Il y a un monsieur qui tend un papier de TER : à l'évidence le TER est complémentaire de la LGV, c'est une évidence... [Les Anti-LGV chahutèrent : "Non ! Non !", NDR] Je terminerai par là, et on continuera avec votre représentant et une délégation, le débat.
« Il y a deux trois choses que j'ai trouvé un peu désagréables, mais c'est dans le feu de l'action. Dans ma vie politique, je n'ai jamais eu le mépris de quiconque. J'ai respecté toujours les avis. Mais, à l'inverse, je n'ai jamais dit "oui" à tout le monde. Et chacun a pu savoir, sur tel dossier, quelle était ma position. Et j'entends, tant que je serai dans la vie politique, continuer de cette façon. Les Anti-LGV sortirent de la salle des Échevins en chahutant : « On n'en veut pas ! On n'en veut pas ! » [Trouvez prochainement la suite du Conseil Communautaire...] Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2014-...) [pdf] Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2014-...) [externe] Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2008-2014) [pdf] Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2008-2014) [pdf] |
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