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5ème Chronique

Mariage de Raison franco-allemand !

Kritix, le Monday 27 January 2003 - 5938 consultations - Commenter la chronique

La locomotive européenne carbure sous les feux du 40è anniversaire franco-allemand ! La France et Allemagne avaient pris rendez-vous avec l'Histoire à Versailles le 22 janvier 2003, s’il vous plaît ! Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont convoqué l'Histoire pour mieux célébrer, dans le cadre solennel de la salle des Congrès du château de Versailles, quarante ans d'amitié franco-allemande, depuis la signature du traité de l'Elysée le 22 janvier 1963. Pour la première fois, quelque 900 députés français et allemands avaient été rassemblés dans cet hémicycle où le Parlement français se réunit uniquement en congrès. Le président français et le chancelier allemand sont arrivés avec un quart d'heure de retard, précédés par les présidents de l'Assemblée nationale et du Bundestag. Jean-Louis Debré et Wolgang Thierse ont co-présidé cette séance, assis côte à côte au "perchoir", face à Jacques Chirac et Gerhard Schröder qui avaient pris place dans de larges fauteuils rouge et or au pied de la tribune. Les parlementaires des deux pays s'étaient volontairement mélangés dans l'hémicycle - on a pu ainsi voir le socialiste Dominique Strauss-Kahn discuter avec le souverainiste Philippe de Villiers, tandis que le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin échangeait quelques mots avec le chef de file de l'opposition CDU allemande, Angela Merkel. Après lecture en allemand par Wolfgang Thierse d'une déclaration commune adoptée le matin par les bureaux des deux assemblées, G.Schröder et J.Chirac sont montés tour à tour à la tribune sous de vifs applaudissements. Dans des discours parfois lyriques mais qui n'échappaient pas à un certain ennui illustré par des bâillements mal réprimés dans l'assistance, ils ont rappelé que Versailles avait été le cadre de pages marquantes de l'Histoire des deux pays. Le 18 janvier 1871, c'est dans la galerie des Glaces, non loin de la salle des Congrès, que Guillaume 1er fut proclamé empereur du IIe Reich allemand, après la victoire de la Prusse et de ses alliés sur la France et l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine. Le 28 juin 1919, la signature du traité de Versailles, dans la même galerie des Glaces, mettait un point final à la Première Guerre mondiale en consacrant cette fois la défaite de l'Allemagne mais annonçait le conflit de 1939-45. "Les conditions imposées à l'Allemagne après 1918 suscitèrent outre-Rhin humiliation et rancoeur. On connaît la suite: la liberté anéantie, le déchaînement de la violence, son cortège de destructions et de souffrances, ses millions de morts, cette apothéose de l'horreur", a rappelé J.Chirac. "Versailles est peut-être le lieu qui nous montre le mieux combien nous avons progressé, combien nous nous sommes éloignés des malheurs du passé", avait auparavant déclaré G.Schröder. Il a aussi rappelé les fastes de Versailles, la cour de Louis XIV, le "Roi Soleil", "beaucoup imitée" par les princes allemands, dont le roi Louis II de Bavière, et la déclaration universelle des droits de l'homme, en 1789 - "C'est ce moment fort de l'Histoire que nous allons aujourd'hui poursuivre".

Le chancelier allemand a cité des paroles de la célèbre chanson "Göttingen", écrite et chantée par Barbara à la fin des années 1960 et symbole de la réconciliation franco-allemande. Il a annoncé que Français et Allemands résidant dans le "pays partenaire" pourront, "à terme", avoir la double nationalité. "Désormais Versailles (...) symbolisera la fraternité entre l'Allemagne et la France et, au-delà, celle de notre continent tout entier", a renchéri J.Chirac. Les inquiétudes suscitées par la situation internationale n'étaient cependant pas absentes. En ouvrant la séance avec J.L.Debré, W.Thierse avait lancé: "Saisissons l'occasion de cette réunion exceptionnelle comme un signe d'encouragement, non seulement pour l'approfondissement de notre amitié, mais aussi pour la contribution de l'Europe à un monde de paix et d'équilibre entre les intérêts de tous, pour les droits de l'homme, la démocratie et la résolution non violente des conflits." G.Schröder a réaffirmé l'intention des deux pays de coopérer étroitement dans la recherche d'une solution aux crises internationales, notamment la crise irakienne. "Nous oeuvrons tous les deux pour que le Conseil de sécurité des Nations unies remplisse sa tâche centrale de maintien de la paix internationale dans ce conflit aussi", a-t-il souligné. J.Chirac a pour sa part estimé que la crise irakienne était un "défi majeur" - "La guerre n'est pas inévitable", a-t-il dit, en assurant que la France et l'Allemagne voulaient "donner toute ses chances à la paix". A la fin de leurs interventions, une chorale d'enfants a chanté d'une galerie dominant l'hémicycle les deux hymnes nationaux, que les députés ont écoutés debout. Venus en autocars, les uns du Palais-Bourbon, les autres directement d'aéroports, les parlementaires des deux pays avaient déjeuné dans la galerie des Batailles. Un menu "simple" pour désamorcer un début de polémique outre-Rhin sur le coût de cette rencontre. Le repas, arrosé de vin blanc allemand et de vin rouge français, comprenait velouté de potiron et noix de Saint-Jacques, "délice" de légumes provençaux, "gigotin" de canard en pot-au-feu, plateau de fromages, et un marbré de pomme-poire. Des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été prises: tireurs d'élite sur les toits, portiques de détection de métaux, badges pour tous, y compris les députés, château fermé aux visiteurs, presse limitée dans ses déplacements. Petit clin d’oeil: avant le début de la séance, les écrans de télévision de la salle de presse diffusaient un épisode du feuilleton policier allemand Derrick. Le député UMP alsacien Yves Bur ne voulait, pour sa part, retenir que l'émotion suscitée par cette journée: "En tant qu'Alsacien, je peux vous dire que cette amitié franco-allemande est quelque chose que nous vivons dans notre chair." A ses côtés, un collègue allemand, Andreas Schockenhoff, parlait d'une "grande fête familiale". Un sentiment partagé par Valérie Pécresse (UMP), qui regrettait que les parlementaires des deux pays échangent trop souvent en anglais, du fait de leur méconnaissance de la langue de Molière pour les uns, de celle de Goethe pour les autres.

Les leçons tirées de l’enseignement du passé versaillais, est ce qui tranche crûment avec la puérilité fasciste de Rumsfeld ! L’Amérique travestie par l’indigne G.W.Bush crache sur la Mémoire ! Faucon, vrai... Rumsfeld ! La rhétorique américaine en faveur d'une guerre a plus que jamais tourné à plein régime le 23 janvier 2003, et la ligne de partage avec les alliés de Washington hostiles à une offensive contre l'Irak a été d'autant plus marquée, J.Chirac réclamant ainsi un "délai supplémentaire" pour les inspecteurs de l'Onu en armement. Ainsi le général Richard Myers, plus haut gradé du Pentagone, a assuré sans fournir de preuves (parce qu’ils n’en ont pas : tous les mensonges et diffamations ont le grand mérite de servir avec tact la propagande de Bushitor) que les services de renseignement américains avaient eu vent de tiraillements au sein de la direction irakienne face à la mobilisation américaine. G.W. Bush lui-même a averti les militaires irakiens qu'ils seraient poursuivis en tant que criminels de guerre (alors que les militaires ne le seront jamais étant donné l’amnistie « à priori » dont ils déposent : le président Bush ne reconnaissant pas la légitimité de la Cour Pénale Internationale pour juger les exactions US. Ces délits seront jugés par des juridictions US et militaires internes... entre compatriotes, tout s’arrange... Il va faire un grand sourire avec sa BuBush !), s'ils utilisaient des armes de destruction massive contre des soldats américains ou leurs propres concitoyens. L'Irak a répliqué aux nouvelles déclarations américaines en affirmant, par la voie de son président Saddam Hussein, que le peuple irakien se dresserait comme un seul homme face à l'envahisseur et que les Américains tomberaient dans une myriade de pièges en cas d'attaque. Le vice-Premier ministre Tarek Aziz a pour sa part totalement exclu que le numéro un irakien puisse accepter l'idée, agitée par certains, d'un départ en exil destiné à faire l'économie d'un conflit. A quelques jours de la présentation du rapport des inspecteurs de l'Onu le 27 janvier, les Américains ont tenu d'autre part à minimiser l'importance des positions française et allemande, à relever que celles-ci pouvaient encore évoluer dans le sens souhaité par Washington et qu'en tout état de cause, les Etats-Unis disposaient d'autres alliés partisans, eux, d'une guerre contre l'Irak. Pour le secrétaire d'Etat Colin Powell, le désaccord entre les Etats-Unis et la France sur la question d'une offensive militaire contre l'Irak est un problème passager. De son côté, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a cherché à marginaliser les positions de la France et l'Allemagne, assurant que de "nombreux autres pays d'Europe" - et il pensait entre autres là à des pays d'Europe orientale - soutiendraient Washington en cas de conflit armé avec l'Irak. Selon lui, l'opposition de la France et de l'Allemagne n'est pas représentative de la "nouvelle Europe" qui inclut des pays de l'ancien bloc soviétique. Cet effronté US, inculte et mécréant des Droits de l’Homme, se permet de singer l’UE, en en mentionnant des états impuissants, non encore membres de la communauté ! "Vous voyez l'Europe à travers l'Allemagne et la France. Ce n'est pas mon cas. Je pense qu'il s'agit là de la vieille Europe", dixit l’ignorant et obscurantiste Rumsteck du vulgaire cow-boy texan, euh non Rumsfeld, aux allures d’un piètre pasteur. Quel affect pasteurisé ! La sage Europe, parce qu’elle a de l’expérience, peut montrer à l’inculte et grossier Rumsfeld, que sa chère patrie américaine est en train de péricliter sous les fourberies de Bushitor, tandis que l’UE naissante rayonnent de mille feux depuis Versailles ressuscité, depuis l’Euro aujourd’hui inégalé par le dollar, ce dernier victime du déficit budgétaire états-uniens abyssal ! Que la gabegie US fasse sombrer l’administration Bush, pour le salut des USA !

Lors d'un entretien commun avec le chancelier allemand G.Schröder, le président J.Chirac très gaulliste devenu, a estimé le 23 janvier au soir, sur « France2 », qu'un délai supplémentaire de plusieurs mois était nécessaire aux inspecteurs de l'Onu en Irak pour mener à bien le désarmement de l'Irak. Interrogé sur la durée de ce "délai supplémentaire", le chef de l'Etat a répondu que Mohamed El Baradei, directeur de l'AIEA qui s'est rendu récemment à Bagdad, avait "demandé plusieurs mois". J.Chirac a souligné que la France et l'Allemagne avaient une communauté de vues sur le dossier irakien. A en croire des diplomates en poste à l'ONU, l'Allemagne devrait demander aux inspecteurs en armement de l'ONU de remettre à la mi-février un nouveau rapport sur la coopération de Bagdad, alors même que Berlin assumera la présidence tournante du Conseil de sécurité. L'Allemagne devrait également inviter les inspecteurs à Berlin pour des discussions, probablement les 4 et 5 février, ont ajouté ces mêmes diplomates. Le nouveau rapport préconisé, qui fera suite à celui que les inspecteurs doivent remettre le 27 janvier, aurait le soutien de la France, continuent-ils. Il pourrait retarder les efforts engagés par les Américains pour s'assurer de soutiens à une offensive contre l'Irak. Aux Etats-Unis, certaines personnalités du Parti démocrate, comme Tom Daschle (chef de la minorité démocrate au Sénat), Joseph Biden ou Dianne Feinstein, ont précisément appelé G.W.Bush à tempérer sa rhétorique de guerre et à ne pas s'engager dans un conflit sans avoir recueilli davantage de soutiens de la part des alliés des Etats-Unis. A Istanbul, tentant d'éviter une guerre qui pourrait déstabiliser toute la région, les ministres des Affaires étrangères de six pays du Proche et du Moyen-Orient se sont retrouvent ce même 23 janvier. La réunion des représentants de la diplomatie de la Turquie, de l'Iran, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, de la Syrie et de l'Egypte s'est ouverte en fin d'après-midi. Les ministres ont appelé à une solution pacifique de la crise et ont demandé à l'Irak de se conformer aux exigences de l'ONU sur la question des armes de destruction massive. La vive opposition Bushienne à Paris et Berlin sur l’Irak, sombre dans une caricature, de laquelle le modéré et influent secrétaire d’Etat américain Colin Powell tentera de se soustraire, lors du prochain forum économique mondial à Davos en Suisse... pour éviter la plèbe, cette opinion publique qui vote !


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