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15ème Chronique

Védrine l'africain, le scorpion et la grenouille

Kritix, le Monday 21 November 2011 - 5004 consultations - Commenter la chronique

Jour de Saint-Hubert, temps des chasseurs, le premier édile de Poitiers Alain Claeys, hôte d'un « prince consort de Bénévent », reçut en ses Salons de Blossac complets pour une conférence-débat, le diplomate Hubert Védrine qui se fera fort de sa filiation mitterrandienne, portera haut la parole, écoutée, appréciée des poitevins assemblés en nombre. Famille Védrine ou le tocsin mitterrandien... Ce 3 novembre 2011, le flegmatique Hubert Védrine, fils du ministre Jean Védrine, dégaina :

« Le système financier est comme le scorpion de l'Histoire : il pique après qu'on l'ait sauvé, il n'est pas reconnaissant. C'est l'histoire de la grenouille et du scorpion. » Et les « forces de l'esprit » d'en appeler à une fable africaine, révélatrice et subséquente nature d'un tourment transnational.

Derrière son pupitre, le garde mitterrandien usa d'oralité et de tradition :
       « Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire... Un scorpion arrive au bord de la rivière. Il dit à la grenouille : "Aide-moi à traverser." Et la grenouille dit :
       "Tu plaisantes, je te connais, t'es un scorpion, tu veux me piquer, je vais mourir.
       — Non non, pas question, j'ai un besoin absolu de traverser. Tu peux me faire confiance, je ne suis pas fou au point de te piquer."
       Et la grenouille se laisse convaincre. Et paf ! Le scorpion pique la grenouille au milieu de la rivière ! Et avant de mourir, en coulant, la grenouille lui dit : "Pourquoi tu m'as fait ça ?" Et l'autre lui dit : "C'est ma nature de scorpion, je n'y peux rien." »

       On dit que certains crurent reconnaître en ladite grenouille les allures caricaturales d'un chef d’État...

Le poison de la dérégulation financière

La mitterrandie d'Hubert Védrine, disponible pour la patrie :
       « Donc les marchés financiers — un petit tacle au passage ça ne fait pas de mal — qui ont été sauvés par les gouvernements européens, considèrent que ces gouvernements européens sont tellement endettés que ce n'est même plus possible de leur prêter ! Endettés par le sauvetage !
       [Ils considèrent que] on ne peut plus leur prêter, ou alors à des taux prohibitifs. Et là évidement, ça met en évidence les pays les plus vulnérables, à commencer par la Grèce.
       Alors la Grèce c'est un peu particulier... C'est un pays d'un laxisme total, tout le monde le sait ! Les gens ne paient pas leurs impôts, il n'y a pas de cadastre fiable : c'est n'importe quoi ! Les seules entités, en Grèce, qui ont des ressources comme l’Église grecque ou les armateurs grecs : soit sont dispensées d'impôt (l’Église grecque) ou alors sont complètement délocalisées depuis longtemps (les armateurs).
       Donc quand ils sont entrés dans l'UE avant l'Euro, c'était un acte politique. Et quand ils sont entrés dans l'Euro, on est entré dans l'euro tous ensemble, il y avait un mouvement d'optimisme global. Ils ont pensé que l'Euro allait permettre de régler leurs problèmes et que ça dispensait d'avoir à faire des réformes drastiques. »

Les sociaux-démocrates reviendront au socialisme

Alain Claeys (à gauche), maire de Poitiers et Hubert Védrine, diplomate français, aux salons de Blossac de Poitiers le 3 novembre 2011.
© kritix.com

Et le visiteur de Latche de terminer par l'évocation d'un homme d’État qu'il connaît bien ; et de déplorer le cruel fardeau du premier ministre social démocrate grec Georges Papandréou, fils et petit-fils de premier ministre grec, sacrifié sur l'autel de l'ultralibéralisme le 6 novembre 2011 : pâtre athénien enferré par le vice des fils de ceux qui condamnèrent Socrate, bénis jadis par le pragmatisme de l'administration US des présidents atlantistes ; leurs « Excellence » George Walker Bush et Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa. Georges Papandreou définitivement trop proche des USA, pour se faire respecter des grecs.

Les « nonistes » ont plus que jamais raison... Bien au-delà de la posture, un certain Fabius Laurent saura à « coups sûrs » faire la leçon à l'ingénue Jospinie ; tandis que le ministre plénipotentiaire de Rambouillet, lucide, en toute urgence tranquille, contemple doutes et certitudes ; après que le déserteur Lionel Jospin ait accompli son forfait, lors d'un sinistre 21 avril, suite aux aventureuses compromissions européennes qu'il parapha tour à tour, lâchement.

Naufrage et damnation... Le social démocrate José Luis Zapatero, an 2011, ou la preuve que la gauche libérale mène à la ruine ; que le blairiste Manuel Valls ne renierait pas ; que le strauss-khanien Pierre Moscovici adulerait ; que le social démocrate François Hollande oublierait. Quand l'impasse politique terrasse le petit homme, c'est que de politique égotique il n'y a. Le sens de L'Histoire n'attendra pas les pompiers incendiaires.

La France s'adaptera comme elle sut le faire au Congrès de Vienne

Nous voici donc dans la ronde des diplomates. Sur l'éperon rocheux, le ministre des affaires étrangères mitterandien évoqua avec bonheur l'Amérique de Clinton et avec gravité celle d'Obama : cette dernière Amérique qui, selon lui, laisserait Wall-Street échapper à toute véritable régulation politique de l'économie de marché.

Tandis que Condoleezza Rice « la mélomane » joue la ruine, Madeleine Albright et Hillary Clinton portent une diplomatie US éclairée. Ainsi, Hubert Védrine stigmatisa la loi des groupes de pression US, si prompts au moins-disant démocratique. Partisan d'une réconciliation entre les élites européennes et les peuples, il s'éleva sans ambiguïtés contre les tentatives despotiques des partisans de l'Ultralibéralisme, prédominants en 2011 au sein des postes clés de l'UE.

Hubert Védrine, diplomate français, aux salons de Blossac de Poitiers le 3 novembre 2011.
© kritix.com

A ce titre, il considéra que les propositions issues de la « démondialisation » du socialiste Arnaud Montebourg étaient souvent constructives. L'homme du Quai d'Orsay rappela que pour le président François Mitterrand, l'UE était là pour protéger les peuples. Feu Philippe Séguin, étatiste convaincu, l'avait entendu de « vive voix présidentielle » entre les murs de Robert de Sorbon, reconstruits avec faste par un familier du Poitou de Coussay, grand commis de la Raison d’État, Armand Jean du Plessis cardinal-duc de Richelieu et de Fronsac.

Tout ce qui ne protège pas les peuples doit donc être strictement régulé, encadré, maîtrisé. Le monde de la finance doit être mis au pas de l’État. Le Politique doit décider de ce qui gouverne la paix civile : les financiers doivent être châtiés à l'aune de leurs délits.

Évoquant le dernier des Talleyrand-Périgord, le diplomate Hubert Védrine montra combien la paix de Demain devait se négocier aujourd'hui. Et de bouter le court-termisme hors UE ! Bienvenue à la table européenne de Valençay !


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