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7ème Chronique
Françafrique : Total profite, l'Afrique s'irrite. Bongo !
Kritix, le Tuesday 20 October 2009 -
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France à fric, Françafrique : opportuniste outil que les USA et la Chine contournent à l'envie, en vue de faire main-basse sur les ressources naturelles et les terres arables de ces nations instables politiquement ; et ce, depuis les tristes décolonisations et l'arbitraire des nouvelles frontières qui oublièrent les partitions ethniques traditionnelles. La Françafrique est ce cabinet noir que le président français Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa renie, alors que la réalité du pouvoir s'y fait de jour en jour plus prégnante ! Reniement que les présidents de la Vème République n'avaient pas suivi, considérant ce mal comme nécessaire à la France, mal d'une Histoire subie préfigurant l'ordre US. Les oppositions africaines s'indignent de ce qu'elles considèrent comme une ingérence patente de la France, dans les affaires de pays souverains. A ceci près que tous les pays industrialisés ont leurs officines, avec peut-être une efficacité moindre que celle de la Françafrique ! Voyez plutôt...
Township de Soweto, Afrique du Sud.
Wikimedia Commons
Le 16 octobre 2009, après un scrutin controversé, Ali Bongo Ondimba a été investi président du Gabon, avec la bénédiction de la Françafrique emmenée par le secrétaire d'état français Alain Jouyandet. La françafrique est sur tous les fronts. Le groupe pétrolier français Total cherche désormais à ralentir ses investissements au Gabon, pour se diversifier dans les pays limitrophes. Total se tourne dorénavant vers l'Angola ; cet eldorado africain à la croissance à deux chiffres, portée par des investissements massifs dans le BTP et par les pléthoriques retombées financières de la manne pétrolière. Angola et Nigéria sont les deux belles d'Afrique courtisées par les multinationales Exxon Mobil, Chevron et Total. Ces nations sont convoitées pour des ressources naturelles sous-exploitées. L'Angola, qui préside actuellement l'OPEP, est sorti depuis 2002 de près d'un quart de siècle de guerre civile et s'est imposé comme le premier producteur de pétrole du continent africain, suivi de près par le Nigéria. Avec un baril à 70 USD, les compagnies pétrolières doivent ré-échelonner leurs investissements pour assurer la pérennité de leur production. La baisse du baril obligea Total à faire des économies d'échelle sur l'année écoulée. En 2012, la multinationale française exploitera en Angola du gaz liquéfié. Le 22 septembre 2009, la firme française y confirma les 2,7 milliards d'euros d'investissements pour 2009 ; soit 50 % d'augmentation sur un an ! Total exploite les ressources très lucratives de ce pays depuis 1953, alors que la plupart des angolais vit sous le seuil de pauvreté.
Bidonville.
Montage Kritix.com
Tandis que l'UE, les USA et la Chine se ruent sur les dernières ressources naturelles, le continent tente, malgré sa faiblesse chronique et son instabilité politique, de gérer cette gouvernance du pire, au mieux. Le contexte est miné.
Au Nord, les pays arabisants voient l'explosion urbaine comme une fatalité. En Afrique subsaharienne, toutes sortes de fléaux sanitaires compliquent les mouvements de concentrations urbaines et amplifient les conflits ethniques ; comme dans la région des grands lacs, avec un Kenya à feu et à sang, autrefois si paisible. On ne parlera pas de l'Afrique du Sud qui accueillera bientôt le mondial de Foot et qui s'enlise dans des ségrégations raciales et économiques : les communautés sont juxtaposées et aucune politique n'arrive à conjurer cette dérive de guérillas urbaines.
Que faire ? Il faut que la communauté internationale commence par respecter la souveraineté de ces nations. Ensuite, que ces peuples puissent accéder à des régimes politiques réellement représentatifs. Enfin, l'éducation civique, encadrée par l'ONU, doit être généralisée à toutes les populations.
Partage ?
"Je sais tout", septembre 1907
Dans cette confusion, les pays industrialisés, rapaces, attisent les divisions pour mieux piller l'Afrique et spolier des peuples de ce qui devrait répondre de leurs besoins primaires. Pour conjurer ce qui ressemble à une fatalité, l'UA doit imposer une réforme de la fiscalité dans le cadre de décentralisations ambitieuses, ayant pour objet la division du pouvoir : moyen le plus rapide pour faire imploser les clientélismes d'enlisements.
L'Afrique ne doit plus être ce Far-West des grandes puissances ; il en va de la sécurité du Monde. Espérons que le lauréat 2009 du prix Nobel de la Paix, le président US Barack Hussein Obama, soit bien inspiré et choisisse le long chemin de la citoyenneté des sans-grades. La maturité d'un système politique se mesure le plus souvent à l'aune de son autonomie institutionnelle. L'Afrique ne doit pas que recevoir, mais apporter et donner au Monde ce qui lui est propre. L'intérêt du Monde est que l'Afrique s'émancipe de la charité et devienne un continent partenaire, participant à l'équilibre économique et politique des quatre autres continents. |
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