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7ème Chronique

Françafrique : Total profite, l'Afrique s'irrite. Bongo !

Kritix, le Tuesday 20 October 2009 - 3284 consultations - Commenter la chronique

France à fric, Françafrique : opportuniste outil que les USA et la Chine contournent à l'envie, en vue de faire main-basse sur les ressources naturelles et les terres arables de ces nations instables politiquement ; et ce, depuis les tristes décolonisations et l'arbitraire des nouvelles frontières qui oublièrent les partitions ethniques traditionnelles.
       La raison d'état a la fâcheuse tendance à se fondre sournoisement dans l'intérêt général.

La Françafrique est ce cabinet noir que le président français Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa renie, alors que la réalité du pouvoir s'y fait de jour en jour plus prégnante ! Reniement que les présidents de la Vème République n'avaient pas suivi, considérant ce mal comme nécessaire à la France, mal d'une Histoire subie préfigurant l'ordre US. Les oppositions africaines s'indignent de ce qu'elles considèrent comme une ingérence patente de la France, dans les affaires de pays souverains. A ceci près que tous les pays industrialisés ont leurs officines, avec peut-être une efficacité moindre que celle de la Françafrique ! Voyez plutôt...

Township de Soweto, Afrique du Sud.
Wikimedia Commons

Le 16 octobre 2009, après un scrutin controversé, Ali Bongo Ondimba a été investi président du Gabon, avec la bénédiction de la Françafrique emmenée par le secrétaire d'état français Alain Jouyandet. La françafrique est sur tous les fronts.
       En Guinée Conakry, le lendemain, la France appela ses 2500 expatriés à prendre toutes leurs dispositions pour se prémunir du massacre de 157 guinéens, le 28 septembre dernier, perpétré par la junte du capitaine Moussa Dadis Camara, avec qui le Quai d'Orsay entretient des relations cordiales. Le chef de la junte qui fit son coup d'état le 23 décembre 2008, s'était engagé à ne pas se présenter aux élections libres de janvier 2010 ; ce dont l'on peut douter aujourd'hui. L'Union Africaine, la CEDEAO et l'ONU sont mobilisés pour exiger que toute la lumière soit faite sur ces exactions... La Françafrique, par la voix du secrétaire d'état français Alain Jouyandet, cherche la complaisance pour servir les intérêts économiques et stratégiques français au sud du Sénégal. La France avait, quelques jours plus tôt, fait le même appel à ses ressortissants lors de troubles à Libreville...

Le groupe pétrolier français Total cherche désormais à ralentir ses investissements au Gabon, pour se diversifier dans les pays limitrophes. Total se tourne dorénavant vers l'Angola ; cet eldorado africain à la croissance à deux chiffres, portée par des investissements massifs dans le BTP et par les pléthoriques retombées financières de la manne pétrolière.

Angola et Nigéria sont les deux belles d'Afrique courtisées par les multinationales Exxon Mobil, Chevron et Total. Ces nations sont convoitées pour des ressources naturelles sous-exploitées. L'Angola, qui préside actuellement l'OPEP, est sorti depuis 2002 de près d'un quart de siècle de guerre civile et s'est imposé comme le premier producteur de pétrole du continent africain, suivi de près par le Nigéria. Avec un baril à 70 USD, les compagnies pétrolières doivent ré-échelonner leurs investissements pour assurer la pérennité de leur production. La baisse du baril obligea Total à faire des économies d'échelle sur l'année écoulée. En 2012, la multinationale française exploitera en Angola du gaz liquéfié. Le 22 septembre 2009, la firme française y confirma les 2,7 milliards d'euros d'investissements pour 2009 ; soit 50 % d'augmentation sur un an ! Total exploite les ressources très lucratives de ce pays depuis 1953, alors que la plupart des angolais vit sous le seuil de pauvreté.

Bidonville.
Montage Kritix.com

Tandis que l'UE, les USA et la Chine se ruent sur les dernières ressources naturelles, le continent tente, malgré sa faiblesse chronique et son instabilité politique, de gérer cette gouvernance du pire, au mieux. Le contexte est miné.
       Nous avons une recrudescence des famines, des malnutritions endémiques ; une natalité forte, un exode rural ingérable qui cristallisent un développement urbain anarchique. Les pollutions et les bidonvilles se répandent parmi cette remodélisation du continent africain.

Au Nord, les pays arabisants voient l'explosion urbaine comme une fatalité. En Afrique subsaharienne, toutes sortes de fléaux sanitaires compliquent les mouvements de concentrations urbaines et amplifient les conflits ethniques ; comme dans la région des grands lacs, avec un Kenya à feu et à sang, autrefois si paisible. On ne parlera pas de l'Afrique du Sud qui accueillera bientôt le mondial de Foot et qui s'enlise dans des ségrégations raciales et économiques : les communautés sont juxtaposées et aucune politique n'arrive à conjurer cette dérive de guérillas urbaines.
       En Afrique, les métropoles croissent de 100% tous les 10 ans, avec la contribution très active de la colonisation chinoise ! Les ghettos y sont aujourd'hui une norme urbaine ! Tandis que Les campagnes sont laissées aux pays industrialisés, les peuples d'Afrique s'affament et quelques citadins mènent grand train avec un art de la corruption consommé !

Que faire ? Il faut que la communauté internationale commence par respecter la souveraineté de ces nations. Ensuite, que ces peuples puissent accéder à des régimes politiques réellement représentatifs. Enfin, l'éducation civique, encadrée par l'ONU, doit être généralisée à toutes les populations.
       Il faut bien reconnaître que pour solutionner une telle équation, il semble que le recours à une politique d'aménagement des territoires doive s'imposer sous l'égide de l'UA. L'ennui, c'est que l'intérêt général africain ne trouve pas de relais politiques : l'Afrique est, depuis toujours, semblable à une mosaïque de civilisations, d'influences, de cultures complémentaires et contradictoires. Mais il faut savoir donner du temps et une chance nouvelle à ces peuples : leur salut ne dépend que d'eux-mêmes.

Partage ?
"Je sais tout", septembre 1907

Dans cette confusion, les pays industrialisés, rapaces, attisent les divisions pour mieux piller l'Afrique et spolier des peuples de ce qui devrait répondre de leurs besoins primaires. Pour conjurer ce qui ressemble à une fatalité, l'UA doit imposer une réforme de la fiscalité dans le cadre de décentralisations ambitieuses, ayant pour objet la division du pouvoir : moyen le plus rapide pour faire imploser les clientélismes d'enlisements.
       Avec la complaisance de l'ONU, chacun s'arrange comme il peut, oubliant que derrière ces pillages monte le désespoir et la haine ; ressentis populaires qui s'élèveront contre l'oppression ! Nul ne pourra alors contenir ces flots humains qui traverseront la méditerranée et les océans tels les sables sahariens !
       Les instances internationales doivent intervenir au plus vite, pour imposer un développement humain raisonné sur l'ensemble du continent africain. A défaut d'un tel volontarisme politique, c'est à une insécurité mondiale qu'il faudra se confronter ; à la fin du « village-monde » vanté par tant de prétendus modernes !

L'Afrique ne doit plus être ce Far-West des grandes puissances ; il en va de la sécurité du Monde. Espérons que le lauréat 2009 du prix Nobel de la Paix, le président US Barack Hussein Obama, soit bien inspiré et choisisse le long chemin de la citoyenneté des sans-grades.
       Croire en ces nations, c'est leur donner leur seule chance de se développer par eux-mêmes, d'appréhender la réalité de la séparation des pouvoirs politiques et économiques ; de se hisser à cette souveraine auto-détermination des Peuples. Il n'est qu'à citer la triste décolonisation algérienne et ce peuple aujourd'hui si jeune, désœuvré et exclu de la réalité politique algérienne ! Un pays qui musèle sa jeunesse n'a pas d'avenir...

La maturité d'un système politique se mesure le plus souvent à l'aune de son autonomie institutionnelle. L'Afrique ne doit pas que recevoir, mais apporter et donner au Monde ce qui lui est propre. L'intérêt du Monde est que l'Afrique s'émancipe de la charité et devienne un continent partenaire, participant à l'équilibre économique et politique des quatre autres continents.


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