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3ème Chronique

US Army, la mélan...colique !

Kritix, le Monday 31 March 2003 - 3919 consultations - Commenter la chronique

"Des bombes au coeur de l'Histoire de l'Humanité", Bagdad la babylonienne, combien te sont ingrats les envahisseurs US, et combien t'honorent les bagdadis par leur hargne sacrificielle !

Influence américaine...
© kritix.com

Aux autres, le paysage ne plaît guère, leur famille leur manque, le temps s'étire à l'infini et la crainte d'être tué est constamment présente : de nombreux soldats américains s'interrogent sur ce qui reste de ce "rush de trois jours vers Bagdad" qu'on leur promettait. Une semaine après l'invasion de l'Irak, ils se demandent où se trouve la vague de soldats ennemis, brandissant des drapeaux blancs, signe de leur capitulation, qu'on leur avait prédit. "Je sens comme une lassitude. Je suis ailleurs. Le néant est ma chance de rester en vie", confie le 28 mars 2003 Michael Sanchez, Marine, fixant des yeux des arbrisseaux ratatinés, épris d'un blues tenace: c'est la déprime ! "Ici, la chance est contre nous. Nous ne connaissons ni le terrain, ni les gens. Nous ne savons pas ce qui nous attend !", se lamente ce jeune Marine de 21 ans, devant les envoyés spéciaux des grands médias, égrainant un chapelet de ressentiments. A l'image de ses camarades, Sanchez avait espéré une sorte de "course sur Bagdad", un déferlement vers la capitale sans l'ombre d'une résistance, dans une vague de bombardements qui auraient ébranlé les plus résistants. Mais où est donc la blitzkrieg promise ?

Au lieu de cela, les membres de son convoi ont été la cible de tireurs embusqués, ont été bloqués dans une tempête de sable et se sont enlisés pendant plusieurs jours dans une portion de désert, infectée de moustiques hostiles. D'autres ont gardé un peu d'enthousiasme et s'amusent à se jeter des mottes de terre depuis leurs tranchées pour le "fun" ou partagent, comme un trésor, leur ration de poudre de milk shake à la framboise. Mais tous savent que des officiers commencent maintenant à admettre en public que la résistance irakienne est beaucoup plus coriace que prévu. "C'était censé être une de nos guerres les plus rapides", reproche Dennis Coats, 20 ans, caporal-chef. "Nous ne nous attendions pas a être attaqués si tôt, à avoir à faire face à ces opérations terroristes !", lâche-t-il avant de demander de l'aide pour creuser d'autres tranchées. L'obsession des Etats-Unis est d'éviter de faire des blessés, tant du côté américain que du côté des civils irakiens, ce qui contribue à ralentir l'avancée des troupes vers Bagdad. Mais sur cette route qui mène vers Nassiriah, dans le sud du pays, il n'y a ni guirlandes, ni couronnes de fleurs offertes par de jeunes femmes aux "libérateurs", seulement des menaces d'embuscades, des mines ou des pièges.

Amériques
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"Je hais cet endroit", lance un marine depuis une tranchée. "Où sont les femmes exotiques? Quand je pense qu'elles étaient censées faire la danse du ventre ou des choses dans le genre?", poursuit-il, dans un éclat de rire. Le lieutenant Jessica Newman, de la 130e brigade, confirme qu'elle "espérait que cela prendrait quelques jours, mais il semble que les choses vont être plus longues que prévu". Une opinion que partagent plusieurs de ses camarades. Malgré les inquiétudes que suscite le retard sur Bagdad, les plaines irakiennes sont loin d'être l'enfer du Vietnam. Les marines chargés d'approvisionner le convoi sur la route de Nassiriah sont envahis par la lassitude plutôt qu'épuisés, sales plutôt que dégoûtants et la plupart sont plus familiers de l'ennui que de la peur. Rien ne manque: il y a les réserves d'eau, la nourriture à profusion et des dizaines de milliers de munitions, à l'exception des cigarettes qui commencent à se réduire. Certains conducteurs de blindés écoutent sur leurs baladeurs de CD de la musique locale ou du hip-hop. Nombres de marines s'attendent à ce que Bagdad capitule d'ici une semaine ou deux.

Après un attentat suicide irakien qui a tué quatre soldats américains, les autorités irakiennes ont promis de nouvelles attaques de ce type alors que l'aviation anglo-américaine poursuit ses bombardements intensifs sur Bagdad. Ce à quoi, par cet émoi, l'état major US répond le 29 mars 2003... le Commandement central des forces américano-britanniques dans le Golfe a ainsi, démenti qu'une pause ait été décrétée dans l'avancée des forces terrestres sur Bagdad, comme l'avaient annoncé la veille des responsables américains. De son côté, le président américain G.W.Bush a accentué ses critiques contre les "atrocités" commises par le gouvernement irakien, estimant toutefois qu'elles confirmaient la "justesse et l'urgence de la cause" américaine. Un responsable américain a fait savoir qu'une voiture piégée avait explosé à un point de contrôle près de la ville sainte chiite de Nadjaf, à 160 km au sud de Bagdad, provoquant la mort de quatre soldats qui la fouillaient et du conducteur du véhicule. La télévision irakienne a annoncé plus tard que Saddam Hussein avait décerné deux médailles posthumes au kamikaze, un certain Ali Hammadfi al-Namani, sous-officier dans l'armée irakienne. D'après la télévision, l'attentat, qui s'est déroulé aux premières heures de la journée, a fait onze morts côté américain et détruit deux chars ainsi que deux véhicules blindés de transport de troupes.

Asie
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"Nous aurons recours à toute méthode visant à stopper ou à tuer l'ennemi. Que font-ils dans notre pays ? Il faut qu'ils plient bagage et s'en aillent !", a lancé Taha Yassine Ramadan, le n°2 du régime irakien, lors d'une conférence de presse. "Ils se vantent de pouvoir tuer 500 personnes en une fois avec un bombardier B-52. Un jour, nous verrons une opération-martyr en tuer 5.000 (...)", a-t-il ajouté. Au QG avancé des forces américaines installé au Qatar, le général américain Victor Renuart a déclaré auparavant qu'il s'agissait d'une attaque "terroriste" menée par une organisation "un peu désespérée" mais qu'elle n'aurait aucune conséquence sur les opérations militaires. Premier acte du genre contre des militaires américains, cette attaque risque néanmoins de compliquer encore la tâche de ces derniers, qui sont déjà confrontés à une résistance irakienne inattendue, sous la forme notamment d'opérations de guérilla. Le Commandement central américain (Centcom) a démenti qu'une pause opérationnelle ait été décidée dans l'offensive. "Je pense qu'en ce qui concerne une pause, il n'y a pas de répit sur le champ de bataille", a déclaré le général Renuart. "Ce n'est pas parce qu'on voit une unité observer un temps d'arrêt sur le terrain qu'il y a une pause". La veille, des sources militaires américaines avaient pourtant affirmé que des commandants avaient ordonné une pause de quatre à six jours dans la progression vers le Nord. Deux raisons avaient été avancées pour cela - le besoin de reconstituer des lignes d'approvisionnement et de logistique étirées sur plusieurs centaines de km à partir du Koweït ainsi que la vive résistance des Irakiens contre les envahisseurs et potentielles forces d'occupations US. Un responsable américain a fait savoir que des soldats de la 82e division aéroportée avaient été déployés aux abords de Nassiriah, dans le sud de l'Irak, pour renforcer la sécurité des lignes de ravitaillement.

Drapeau irakien
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Le général Renuart a, par ailleurs, fait savoir que plusieurs - cinq, dit-on à Washington - des missiles de croisière américains étaient tombés par erreur en Arabie Saoudite. Les Etats-Unis s'employaient aussi à vérifier si leurs forces étaient ou non responsables d'une bavure: du bombardement d'un marché de la capitale irakienne qui a fait, selon un médecin de Bagdad, 62 morts et 49 blessés. Londres a fait savoir que le commandant des forces affectées à la défense de la capitale avait été remplacé, des missiles sol-air étant tombés sur la ville après avoir manqué leurs cibles. Un porte-parole du Premier ministre Tony Blair a dit tenir cette information des services de renseignements. Londres et Washington avaient laissé entendre que des obus de la DCA irakienne pourraient être à l'origine de la mort de civils. Lors des raids aériens sur Bagdad, les missiles américains ont notamment touché le bâtiment du ministère irakien de l'Information. De nouvelles explosions ont été entendues à la tombée de la nuit sur la capitale et deux fortes déflagrations ont été signalées. Dans son allocution hebdomadaire à la radio, Bush, en week-end dans la résidence de Camp David (il faut bien se reposer en famille...), a confirmé que les forces américaines étaient à moins de 80 km de la capitale, et accentué ses critiques contre le gouvernement irakien. "Toutes les atrocités confirment la justesse et l'urgence de notre cause", a-t-il dit, tentant de rallier l'opinion publique à une guerre très critiquée. Samedi 30 mars 2003, encore, des milliers de manifestants à Moscou, Paris, Rome ou Budapest.

Drapeau des États Unis d'Amériques (USA)
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Un missile irakien a par ailleurs réussi à échapper à la surveillance des systèmes antimissiles "Patriot", s'écrasant contre une digue de Koweït et blessant deux personnes. L'armée britannique a par ailleurs annoncé qu'un de ses soldats avait été tué par des tirs alliés, émanant vraisemblablement de l'aviation américaine. Avant cet accident, le bilan officiel britannique était de 20 morts, dont cinq seulement au combat. Un responsable américain a, de son côté, fait savoir que depuis le début de la guerre, il y a dix jours, 30 soldats américains avaient été tués, 15 autres étaient portés disparus et sept faits prisonniers. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le vendredi 29 mars 2003, en faveur de la réactivation du programme "pétrole contre nourriture" pour éviter une catastrophe humanitaire. Paris a annoncé le lendemain que le président Jacques Chirac et le Premier ministre Tony Blair s'étaient mis d'accord pour travailler avec l'ONU en Irak après la guerre.

Ah j'oubliais, le vilain petit canard Donald... Rumsfeld à son tour dément le 30 mars 2003 tout projet de pause ou de trêve: si Rums'feld marechal (d'origine germanique) a dit, alors... Le seul politicien qui ne tient pas compte des avis des gradés militaires US, mais de sa seule science: God bless America ! D.Rumsfeld a déclaré que les Etats-Unis n'avaient aucun plan visant à instaurer une pause ou un cessez-le-feu dans leur guerre en Irak. Invité de l'émission "This Week" sur ABC, le secrétaire américain à la Défense a contesté les informations faisant état d'un arrêt momentané des opérations sur le terrain pouvant durer un mois ou plus pour reconstituer, par exemple, les lignes d'approvisionnement. "Nous ne disposons d'aucun projet pour des pauses, des cessez-le-feu ou quoi que ce soit de ce genre", a-t-il dit. Couin, Couin... Couac ! Marchant de guingois, Donald s'est assis sur l'état major US, lui, ce dernier qui semblerait depuis le Pentagone, vouloir tirer... le canard ! Une volaille au B-52, vous m'en direz des nouvelles ! Bavures assurées... Comme tu dois être triste de ne pas avoir fait ton service militaire Bush junior, tu ne pourras donc pas le tirer, comme papa...


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