En 2015, François Hollande c'est 900 euros de dette publique supplémentaire par français !
Wednesday  01 May  2024
Bonne lecture !
Chronique 16 - Thursday 15 September 2011 Ciconia ciconia et cancrelat
Chronique 15 - Monday 5 April 2010 France, qu'as-tu fait de ton agriculture ?
Chronique 15 - Monday 5 April 2010 France, qu'as-tu fait de ton agriculture ? Chronique 14 - Sunday 4 April 2010 Agonie des producteurs de lait : femmes et enfants sur le pavé de Poitiers Chronique 13 - Sunday 8 November 2009 RFF interprète le « chantage par la menace » du gouvernement Fillon Chronique 12 - Friday 30 October 2009 LGV : Ségolène Royal résiste au désengagement de l'État Chronique 11 - Tuesday 15 September 2009 ZTE : Raffarin, le petit père de la Vienne Chronique 10 - Sunday 14 June 2009 Hypers goinfres : les fossoyeurs de l'agriculture française Chronique 9 - Thursday 14 May 2009 LGV Sud Atlantique : Conseils express en Vienne Chronique 8 - Monday 13 April 2009 Valéo : les présidents Sarkozy et Claeys snobent la présidente Ségolène Royal Chronique 7 - Friday 6 March 2009 Gangrène française : ces cumuls de mandats locaux et nationaux qui font des euros ! Chronique 6 - Sunday 21 December 2003 Là et si c'était mal ? "Belle Laïcité" sois-tu ! Chronique 5 - Monday 27 October 2003 Poitiers la Rose, sous le canon "Raffarin-Schröder" ! Chronique 4 - Monday 12 May 2003 France des Communautarismes n'est pas ! Chronique 3 - Tuesday 7 January 2003 Intempérie toute matignonesque ! Chronique 2 - Monday 11 November 2002 Raffarin décentralisé ? Chronique 1 - Monday 23 September 2002 Gard au déluge ! Sinon...
 
15ème Chronique

France, qu'as-tu fait de ton agriculture ?

Kritix, le Monday 5 April 2010 - 5822 consultations - Commenter la chronique
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Après la manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), devant la préfecture de région et le Conseil général de la Vienne à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
© kritix.com

Samedi 3 février 2010, l'instabilité printanière balayait les rues confidentielles d'un Poitiers étonné. Tout le Grand Ouest français des Producteurs Laitiers Indépendants s'était uni, bravant le fatalisme des baronnies partisanes, pour exiger un prix du lait de 40 centimes par litre contre 26 centimes environ aujourd'hui. Femmes et enfants avancèrent ; murmure d'une complainte qu'un seul cri ne saurait énoncer. Tous étaient là, ces français méprisés, martyrisés, mais la tête haute ! Ces français qui ne demandent pas l'aumône... Cette France qui veut vivre tout simplement, vivre de son travail, vivre de sa passion, vivre de sa terre. (voir la chronique : Agonie des producteurs de lait : femmes et enfants sur le pavé de Poitiers)

Sur le parvis de Notre-Dame-la-Grande, l'APLI fit une allocution :
       « Nous voulons que les productrices et les producteurs de lait soient décemment rémunérés pour leur travail qu'ils effectuent sept jours sur sept. Va-t-on enfin nous entendre ? Nous allons, en leur mémoire, déposer les unes après les autres nos bougies auprès de l'église : 800 bougies pour symboliser les 800 suicides qu'il y aurait eu au cours de l'année 2009. 800 suicides ! Rendez-vous compte ! Il faut que cela cesse vite ! »

800 agriculteurs français se seraient suicidés en 2009, tous victimes du libéralisme économique dérégulé ! En leur mémoire, 800 bougies furent déposées par l'APLI (Association des Producteurs de Lait Indépendants) à Notre-Dame-La-Grande de Poitiers en l'absence de l'État, en l'absence du préfet de région Bernard Tomasini. Cette hécatombe s'est répandue sur le territoire national dans l'indifférence quasi générale d'une classe politique insouciante et repue d'artifices ! Quelques personnalités firent exception à cette indifférence, comme la présidente de région Poitou-Charentes Ségolène Royal...

Combien de vies sacrifiées faudra-t-il encore pleurer pour assouvir l'avidité du libéralisme économique dérégulé ? L'impunité est un crime de lèse-majesté à l'aune de la République Française. Les Français n'attendront pas que les historiens jugent les trahisons du gouvernement de la France... L'avenir est à la clairvoyance, au bannissement du suivisme.

Devant les grilles fermées de la préfecture de Région, l'État reste sourd à la détresse de ses concitoyens :
       « Aucun salarié, de n'importe quelle profession, n'accepterai de travailler à perte et d'emprunter son salaire ! Personne ! Alors, il faut reprendre votre dignité et continuer à vous battre ! »

Un producteur laitier indépendant doit s'endetter pour se payer son salaire. Aujourd'hui, la classe politique dirigeante détruit l'identité même de la France ! Mais où est donc passée la grande politique d'aménagement du territoire voulue par tous les grands républicains ? Il n'y a pas si longtemps, les mairies des 36 000 communes de France glorifiaient la ruralité. L'art pictural de la IIIe République est là pour en témoigner, comme dans l'Hôtel de Ville de Paris. Notre temps profane une terre nourricière, pourtant toujours parangon de vertu républicaine. Ces profanateurs dressent les Français les uns contre les autres. Une agricultrice :
       « Aujourd'hui, je n'accepte pas qu'un SMIC, que des ouvriers qui travaillent à 35 heures par semaine, qui ont aujourd'hui 1200 euros par mois, qui ont 5 semaines de congés payés, qu'ont leur week-end, et qui viennent se plaindre parce qu'ils n'ont pas d'argent ! Eh bien, qu'ils viennent chez nous travailler à 70 heures pour gagner des clopinettes ! Je n'accepte pas ! »

Une autre agricultrice, venue du Morbihan, se révolta contre « le système » :
       « J'ai bien entendu parler des ouvriers avec le SMIC. [...] Et je vous assure, je les plains. [...] Les ouvriers, même s'ils ont des SMIC, ils sont pas responsables de la crise aujourd'hui. Il y a d'autres responsables en haut lieu et c'est là qu'il faut aller les chercher ! Et il faudra tenir et tenir et tenir ! Et les gens qui veulent vraiment nous mettre des bâtons dans les roues, qu'ils se rendent compte aujourd'hui de la détresse ! Ils auront du sang dans les mains ! Et qu'ils l'oublient pas : il y a nos parents et nos grands-parents qui se sont battus pour des libertés ! Nous aussi on va se battre pour la nôtre ! On y a le droit ; de vivre de notre travail et d'encourager nos jeunes ! [...] Il va falloir refaire tout le système ! [...] Alors tous ensemble, avec nos maris, nos enfants et tous les agricultrices et agriculteurs qui n'ont pas pu être là, il faut sauver l'agriculture ! »

Aujourd'hui, la politique française menée par le président de la République Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa saigne les campagnes de France ; cette ruralité qui construisit la France des Droits de l'Homme ; cette agriculture qui dessine les paysages de la Bretagne à Marseille. Cette France que nos rois, empereurs et présidents virent grandir, n'est plus qu'une sorte de réserve naturelle pour de piètres citadins en mal de grand air !

Devant les grilles fermées du Conseil Général de la Vienne qui ne daigna pas aller vers ses concitoyens, une productrice de lait :
       « Chez nous, ça fait trois ans qu'on n'a pas prélevé un centime sur l'exploitation. [...] Aujourd'hui, on est dans la merde ! Tout le monde le sait... Le RSA, c'est pas une honte ! C'est pas de notre faute si aujourd'hui on ne peut pas vivre de notre métier ! Il y a bien assez de gens qui se gavent, alors je ne vois pas pourquoi nous, sur ce coup-là, on ne pourrait pas profiter non plus. Donc, n'hésitez pas, sincèrement, mettez votre fierté de côté... Même si franchement c'est dur ! »

Par leur seule volonté, ce furent des femmes qui bravèrent l'outrance, l'indifférence des potentats locaux. Ce n'était pas une manifestation, mais une procession. Détresse de familles ; au sortir de cette injustice, les tenants du libéralisme économique dérèglementé devront répondre de leur crime. Ces français sont aujourd'hui silencieux. Demain, si nul ne les entend, ces belles âmes grossiront les rangs de ceux qui veulent des dirigeants soucieux de l'intérêt général. L'agriculture française ne passera pas de vie à trépas par le seul fait d'un prince, usurpateur d'une France qui ne le reconnaît plus comme tel.

Une productrice de lait fit part de sa détresse :
       « J'ai été comptable pendant presque 10 ans. [...] Moi, j'avais une vive envie de travailler pour moi, d'être à mon compte. [...] Et puis, en démissionnant, j'ai permis à un chômeur de prendre ma place. Et aujourd'hui, je crève de faim ! Donc des fois j'me dis : mais j'ai bien été bête de démissionner ! »

Le courage de ces femmes, la gravité de leurs enfants, le murmure de leur exaspération fit trembler le mépris d'un bipartisme criminel. Un bipartisme de la pensée unique. La France est aujourd'hui souillée !
       Entendez dans nos mornes plaines, la corde au cou, mourir la sagesse populaire, massacrer la terre nourricière ! Entendez-les, Français ! Sauvez-les, avant que le chaos n'emporte tout !

La France leur doit tout. Ne pas les sauver, c'est perdre l'âme française ! Honnissez dans nos villes les pleutres de l'ultra-libéralisme, révérez l'humilité de ceux qui vous nourrissent ! Citoyens, rien de ce qui existe n'est définitivement acquis : les saisons passent, les hommes aussi... Si vous tenez à la France, jugez les criminels !
      


Manifestation de l'APLI à Poitiers
envoyé par kritixTV.
Le 3 avril 2010, femmes et enfants de producteurs laitiers indépendants (APLI) manifestèrent à Poitiers pour leur survie. 800 bougies furent allumées et déposées dans l'église Notre-Dame-la-Grande en mémoire des 800 agriculteurs qui se seraient suicidés en 2009.


Pour commenter cette chronique, connectez-vous...
Pour s'inscrire, cliquez-ici.
Pseudonyme
Mot de passe
Mémoriser


Mot de passe oublié ?
 
Regrets éternels en langue de bois d'un Bourget
Sans dents et sans reproches
Élan patriotique pour un 11 janvier 2015 en « balles tragiques » à mille temps
Pragmatique
Phrygien d'airain
Gastronome en talonnette courte
PPP ou l'impuissance du Politique
Jean-Marc Ayrault, payeur de Notre-Dame-des-Landes
Lepage Corinne, courage Parménide
'Shame on you' américano-hollandais
Livre tournois de Valençay
Commandement normatif
Bilderberg, la pieuvre
Bipartisme défait
Lumières de Hollande

Être tenu informé des dernières chroniques publiées en s'abonnant à ce flux RSS

Follow kritix on Twitter