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7ème Chronique

Sebastian Pinera, le retour du thatchérisme au Chili

Kritix, le Tuesday 26 January 2010 - 3717 consultations - Commenter la chronique

La présidente Michelle Bachelet s'en est allée avec 80% d'opinions favorables (la constitution n'autorise pas de briguer deux mandats présidentiels consécutifs. Un mandat dure 4 ans)... Salvador Allende l'aurait aimé... La présidence Bachelet clôture une séquence politique chilienne de centre-gauche de 22 ans, qualifiée de « Concertation ». Madame la présidente Michelle Bachelet inaugura une semaine plus tôt un mémorial contre l'oubli des victimes de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), amie de Margaret Thatcher.

Le congrès national du Chili (parlement législatif des institutions chiliennes).
Montage Kritix.com

L'alternance ultra-libérale de Sebastian Pinera, le « Berlusconi chilien », met sur le marché mondial ce qu'il reste à vendre du Chili. L'autre Chili, le Chili de l'ulta-libéralisme, le Chili thatchérien est revenu ; signe d'une démocratie revigorée. Le Chili vient d'introniser Sebastian Pinera, le 17 janvier 2010 : un milliardaire — 701ème fortune mondiale d'après le magazine Forbes — comme président de la république du Chili par 51,61% des suffrages.

» L'aficionado de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa

Son rival de centre-gauche, Edouardo Frei, candidat dont le père fut assassiné au gaz sarin par la clique du dictateur Pinochet, sortit dignement du scrutin de second tour par 48,38% des suffrages.
       La politique business est de retour après les « années noires » de la dictature Pinochet et les exactions spéculatives des Chicago boys. Sebastian Pinera, cet ancien étudiant de Harvard, dira estimer que d'avoir servi la dictature Pinochet n'était pas « un crime », et d'ajouter qu'il n'écartait pas de faire rentrer dans le gouvernement des partisans de la dictature Pinochet... même si il montra comme évidente ses distances entre son renouveau affairiste et le clan militariste des nostalgiques d'Augusto Pinochet.
       Le 18 janvier, le président Sebastian Pinera s'empressa d'exposer aux médias sa « grande admiration pour le leadership et la force » du président de la république française Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa qui est, à ses yeux, un grand chef d'état... Le monde des affaires, le clinquant, ça rapproche...

» Sebastian Pinera, la bourse ou la vie...

Armoiries du Chili, salle du Congrès à Valparaiso.
Wikimedia Commons

À la tête d'une fortune personnelle de 1,2 milliards de dollars, le président chilien veut que la droite efface le passé Pinochet via un libéralisme écervelé. Le 20 janvier, les actions de son groupe Axxion (La Sebastian Pinera's holding company Axxion SA autrement dénommée Chile Pinera's Axxion) prirent 41%, après une hausse de 20% la veille ! Pour anecdote, le président bling bling compte vendre ses actions de la compagnie aérienne chilienne LAN airlines SA le 11 mars prochain, date de sa prise de fonctions officielle (Le désormais président du Chili possède 19,3% des parts de LAN au travers de Chile Pinera's Axxion et 7,30% des parts de LAN au travers de Inversiones Santa Cecilia S.A.). Les plus-values devraient être au rendez-vous pour la fortune personnelle de son Excellence. À ce jour, Axxion contrôle toujours la compagnie aérienne chilienne. Pauvre Chili...

» Privatisation du Chili sur continent socialiste

L'intérêt général chilien servira, comme il se doit, le monde des affaires chilien, mais surtout les intérêts personnels du président spéculateur Sebastian Pinera. En 2007, il fut condamné pour délit d'initié, sans compter les spéculations douteuses qu'il a multiplié sous la dictature Pinochet et sous la démocratie ! Le « Piranha » de la spéculation va accélérer l'entrée du Chili dans une globalisation ultra-libérale ; les chiliens peuvent en être sûr...
       Déjà, le président spéculateur s'est engagé à réformer la constitution pour privatiser Codelco, l'entreprise nationale d'extraction de cuivre. En effet, cette entreprise stratégique garantit le financement du budget national. Cette entreprise publique est le numéro 1 mondial sur ce minerai. Le président affairiste considère qu'une ouverture de capital de Codelco aux fonds de pensions permettra d'investir massivement pour augmenter les capacités de production. Autrement dit, on dépossède le peuple chilien d'une partie des ses richesses naturelles...
       Cependant, ces derniers temps, la sociale démocrate Michelle Bachelet a permis aux intérêts chinois de mettre la main sur une production de cuivre, sous-évaluée en échange d'argent frais que constituent les avoirs de Beijing. La gauche chilienne ne prépara pas l'avenir de Codelco, la droite chilienne vend tout à la fois : Codelco à hauteur de 20% et une partie de la souveraineté nationale ; sous les applaudissements d'un certain Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, très admiratif de ce président « d'Ouverture ».

La Moneda, palais présidentiel chilien.
Montage Kritix.com

Tandis que le Chili glisse vers l'ultra-libéralisme en accéléré, le centre-gauche espère, pour la prochaine Présidentielle, une nouvelle candidature de Michelle Bachelet redevenue constitutionnellement éligible. Le Chili a toutes les raisons d'y croire...


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