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5ème Chronique

Barack Obama mis au pas : que la marche amérindienne advienne !

Kritix, le Tuesday 16 June 2009 - 3247 consultations - Commenter la chronique

L'UNASUR, Union des Nations Sud-Américaines, comprend entre autres, la Bolivie, l'Équateur, le Vénézuela, le Chili, le Brésil. Ce continent sud-américain inaugure une nouvelle ère : celle d'un socialisme renouvelé, celle d'un capitalisme domestiqué sorti de la sauvagerie, de la jungle, de la loi du plus fort... Et si les richesses venaient à retourner à tous ? Ce n'est plus un rêve, mais une réalité que le président Barack Obama ne fera jamais... Impérialisme US qui pousse la gauche latine vers des alliances délicates avec l'Iran et la Russie pour contrebalancer l'OTAN : Barack Obama est mis au pas socialiste.

Drapeaux des pays d'amérique centrale et d'amérique du sud dirigés par la gauche. De haut en bas : Brésil, Pérou, Bolivie, Venezuela, Chili, Equateur, Nicaragua, Salvador, Paraguay, Uruguay, Guatemala, Costa Rica et Panama.
Wikipedia Commons

Les présidents d'Équateur, de Bolivie et du Venezuela ont utilisé ce 24 mai 2009, jour de la fête de l'indépendance équatorienne à Quito, pour faire converger leurs alliances socialistes. Le chef de l'État équatorien Rafael Correa promit de « radicaliser » encore sa révolution, lors d'un discours de cérémonie pour l'anniversaire de l'indépendance de son pays, gagnée face aux Espagnols le 24 mai 1822. Ils ont signé des accords de coopération dans les domaines de l'énergie, des mines, du tourisme, de l'agriculture et des finances. « Nous progressons vers la réalisation du rêve de Simon Bolivar : construire une grande nation... », déclara le président Rafael Correa. Il y a deux siècles, Simon Bolivar dirigea les indépendantistes des colonies espagnoles, dite Grande Colombie (soit l'actuelle Colombie, le Venezuela, l'Équateur, la Bolivie et le Pérou).

Le président Rafael Correa indiqua que le pétrole équatorien usera du matériel prêté par le Venezuela et du troc du brut équatorien contre des dérivés vénézuéliens. Il se félicita de la construction d'une raffinerie (300 000 barils de brut par jour), de l'exploration de gisements de gaz dans le golfe de Guayaquil (sud de l'Équateur, côte Pacifique) par la compagnie d'État vénézuélienne PDVSA, conformément à un accord de 2007 qui aurait permis d'économiser 252 millions de dollars. L'Équateur prévoit une participation inconditionnelle à l'ALBA, Alternative Bolivarienne pour les Amériques, une institution économique emmenée par le Venezuela.

Le 26 avril 2009, Rafael Correa a été réélu président pour une nouvelle mandature de 4 ans, suite à l'adoption en septembre 2008 d'une Constitution socialiste qui proclame le strict contrôle par l'État des secteurs stratégiques. Il s'est engagé à poursuivre une politique internationale d'ouverture équilibrée, tout en menant l'intégration latino-américaine de l'Équateur. Le triumvirat de Quito sortit de l'ornière par l'exemple bicéphale des présidents Hugo Chavez et Evo Morales qui scellèrent deux ans et demi plus tôt leur alliance avec Rafael Correa lors d'une cérémonie indigène à Zumbahua, au sud de Quito. Cette internationale renouvelée fait bloc derrière des politiques économiques et sociales cohérentes.

En 2008, les capitales équatorienne Quito et venezuelienne Caracas composèrent avec les problèmes budgétaires dûs à la chute des cours du pétrole, principale richesse. En matière énergétique, ils resserrèrent leurs liens entre eux et l'OPEP. Au Venezuela, les nationalisations se multiplient pour protéger les secteurs-clés et stratégiques de l'économie du pays de la crise mondiale et pour protéger les souverainetés nationales en lutte contre le néo-colonialisme des multinationales. Le président Hugo Chavez se fait fort de la création d'un fond commun d'investissement avec le Brésil, doté de plusieurs milliards de dollars, à l'image de celui du Venezuela destiné aux infrastructures co-financées avec la Chine et l'Équateur.

Toujours à Quito, le président bolivien Evo Morales compte poursuivre en cour martiale les séparatistes qui fomenteraient ou fulmineraient non pas des velléités, mais des intentions de putsch : voilà un mois, on tenta de l'assassiner. Peu au fait d'une réunionite aiguë, les socialistes constatèrent une corruption généralisée dans les médias et la presse ; situation à laquelle ils comptent remédier rapidement... Selon eux la plupart des médias seraient aux mains d'une oligarchie, ennemie du changement... sous la férule de la CIA qui menacerait la vie même de ces présidents socialistes. Cependant le charismatique Hugo Chavez qui sait mettre les rieurs de son côté, ne veut pas croire que le « bien intentionné » président US Barack Obama soit derrière ces complots, mais il veut plutôt croire à un complot de la CIA qui défendrait un « Empire »... Empire qui sombre inexorablement...

En Amérique centrale, le 1er juin 2009, à son investiture, le président socialiste du Salvador Mauricio Funes, annonça le rétablissement immédiat des relations avec le régime castriste de Cuba, rompues depuis 1959. Mauricio Funes était le candidat de l'ex-rébellion armée du Front Farabundo Marti pour la libération nationale (FMLN), vaincue en 1992 à cause des USA. Rébellion mise au pas lors d'une guerre civile qui fit 70 000 morts, durant laquelle Roberto Funes, le frère du nouveau président, mourut. Ainsi, l'Amérique centrale rejoint politiquement l'Amérique-Latine : le Salvador du président socialiste Mauricio Funes, le Nicaragua du président socialiste Daniel Ortega et le Honduras du président socialiste Manuel Zelaya observent un alignement sur l'ALBA. Pour le moment, le Salvador reste modéré dans ses relations avec les USA au sein de l'OEA (organisation des États Américains).

L'intérêt général s'était endormit, ces dernières années, avec la financiarisation du monde devenu putride, implosant... Le 3 juin 2009, le révolutionnaire Hugo Chavez plastronna à l'encontre du piètre naufrage des USA, observant un président US Barack Obama aux abois avec General Motors et de dire que celui-ci « serait bientôt plus à gauche que Fidel Castro et moi-même ! »

Le président bolivien Juan Evo Morales Ayma rappela que depuis le 22 janvier 2006 jusqu’à aujourd’hui, les titres de 23 493 000 hectares ont été rétrocédés aux indigènes Guaranis, comparés aux 9 millions rétrocédés par les gouvernements néolibéraux qui précédèrent. Par le respect dû à la Terre nourricière, la « Terre mère » que les peuples des Andes dénomment « Pachamama », il s'est engagé à ce que durant son mandat au moins 1 400 000 hectares soient distribués aux indigènes. Le haut dirigeant de l’assemblée du peuple Guarani, Wilson Changaray, salua cette justice politique en faisant remarquer que ces terres avaient été spoliées en 1892 par la colonisation des grands propriétaires hispaniques.

Les convoitises de Jonathan.
"Je sais tout", septembre 1907

La Constitution bolivienne promulguée le 7 février 2009, consacre l'Institut de la Réforme Agraire de Bolivie pour que ses terres remplissent une fonction économique et sociale. Cet Institut combat l’improductivité des terres et l’exploitation de personnes (les indigènes étaient asservis) et prévoit ainsi la redistribution des terres caractérisées par ces deux phénomènes. Rappelons que le roi d'Espagne Juan Carlos Alfonso Víctor Maria de Borbón, s'emporta il y a quelques temps en demandant aux régimes socialistes de se taire, au cours d'un sommet d'Amérique Latine : les relents impérialistes de l'ancien colon restent à fleur de peau...

Aujourd'hui, seule l'Argentine est politiquement à droite. Ce continent avait été habitué aux régimes autoritaires complaisants avec les anciennes puissances coloniales et l'impérialisme ultra libéral des USA. Le président Juan Evo Morales Ayma interpella les secteurs des grands propriétaires terriens pour qu’ils respectent la décision du référendum ; décision qui n’autorise pas plus de 5 000 hectares de terre par personne et qui les enjoint d'un abandon volontaire de leurs terres aux origines douteuses. Le justicier bolivien cautérise les blessures de l'histoire en rendant les terres à qui de droit : ces sans-terres sur leurs terres, une juste rétrocession politique accordée à la majorité bolivienne que sont les indigènes.

Ces régimes socialistes basent leur politiques de développement sur les matières premières, comme le font les régimes capitalistes. L'économie ne saurait écarter cette substantifique moelle que ce substrat de la Fabrication. Il n'y a pas qu'un seul modèle de développement, mais autant de modèles que de souverainetés populaires volontaristes.


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