En 2015, François Hollande c'est 900 euros de dette publique supplémentaire par français !
Tuesday  23 April  2024
Bonne lecture !
 
10ème Chronique

Michel Morange, un biologiste éclairé sur le créationnisme

Kritix, le Thursday 21 May 2009 - 6535 consultations - Commenter la chronique
Michel Morange, biologiste moléculaire et historien des Sciences, professeur à l'université Paris VI et à l'ENS à Paris. Janvier 2009.
http://www.u-bordeaux1.fr/red09/

Beaucoup de poitevins se pressèrent à la conférence du biologiste Michel Morange. Organisée dans le cadre de journées d'études de l'espace de culture scientifique Mendès France de Poitiers, le thème « Évolutionnisme et Créationnisme au regard de la Science » fit salle comble.

La voix chevrotante parfois, commença son empire sous les regards ébahis d'une assistance impatiente, « Dans aucune autre science, on ne dénommera un domaine. Darwinisme, cette appellation d'une théorie rattachée au XIXème siècle, n'est plus adaptée. La principale raison en est l'abandon des caractères acquis. Darwin ne niait pas ce caractère à la différence de Weissmann issu du néo-darwinisme, à ne pas confondre. [...] La caractérisation de tous les fossiles peut-t-elle constituée à elle seule des variations aléatoires ? On trouve la variation de la duplication des gènes. Darwin n'avait pas la théorie de l'hérédité. Aujourd'hui, on dispose de la génétique pour appréhender les populations et leurs mutations neutres, le rétro-contrôle des organismes dans leur développement. On peut faire des expériences in vitro sur bactéries : tests des relations naturelles. La nouveauté est partout : la théorie n'est plus la simple observation. Aussi, le créationnisme est-t-il incompatible avec Darwin. »

« L'intelligent design est le renoncement à l'explication rationnelle des observations. Par définition, ce ne peut être une science. Si la théorie [de l'intelligent design] est aussi forte que [la théorie de] Newton, [elle serait une science,] mais il n'en est rien. L'expérience in vitro abonde en certains contextes d'hérédité, mais elle ne va pas jusqu'à remettre en cause le Darwinisme. Darwin n'a jamais utilisé sa théorie contre les religions. Selon lui, le hasard qui conduit l'Évolution est discours abusif ; le hasard étant indépendant, distinct d'un milieu particulier. L'Évolution ne va donc pas dans toutes les directions par hasard. Ne nous méprenons pas ! Attention à la métaphysique portée sur la question de l'Évolution. Richard Dawkins et sa vision métaphysique sur le Darwinisme est dangereuse, car elle est une mauvaise vision de l'évolutionnisme, une application tendancieuse. »

Un batracien de Poitiers et son idée de l'évolution...
© kritix.com

« La difficulté est de rendre compte du passé par un mode d'explication atypique, par une nouvelle application : ni loi, ni système ; par le néo-lamarckisme français : les matérialistes purs et durs. Darwin est scientifiquement faible, il provient du milieu. Beaucoup d'oppositions, de polémiques : la théorie de l'Évolution est sans évidences, très complexe ! Darwin estime que la complexité fera que, peut-être, jamais on ne justifiera la disparition de certains dans l'ordre de la sélection naturelle. »

« Les biologistes fonctionnalistes [les lamarckistes] et les biologistes évolutionnistes sont tombés dans une incompréhension absolue entre ces deux courants qui ne se comprennent pas ! Devant la question : pourquoi la transformation des Espèces ? Le rapprochement semble possible par l'apparition du système biologique. Richard Dawkins fit beaucoup de mal à la Science ; ce biologiste fonctionnaliste se désintéresse de l'Histoire et porte l'indifférence aux autres fonctionnalités. Enfin, le rapprochement semble aussi possible par l'admiration des systèmes sans explications rationnelles sur les origines, par l'évolution des formes vivantes. »

Le biologiste Michel Morange n'est pas convaincu par l'explication naturelle des phénomènes prodiguée par les biologistes fonctionnalistes. Il s'amusa en disant attendre les extra-terrestres et continua, « L'intelligent design doit-il avoir des crédits de recherche ? Doit-on attendre qu'ils fassent leurs preuves ? Ce qui est scientifique à charge et à décharge répond d'une démarche, non d'une théorie, dirait un épistémologue public en vue de critères de scientificité. Mettre Dieu dans la recherche n'est pas un projet scientifique ! »

Un enseignant de biologie présent dans le public, « On n'enseigne pas sans faits, ni sans ce qui est mesurable ; or le créationnisme ne se base pas sur les faits ! Le créationnisme est une science fausse car il y a absence d'atomes. Ces faux scientifiques dégradent la Science ! »

Portrait de Charles Darwin réalisé en 1868 par Julia Margaret Cameron. Fondamentalement, le Darwinisme n'est pas de même nature que le fondamentalisme du néodarwinisme. L'Eugénisme politique de stérilisation n'a jamais fait partie de la théorie de l’Évolution.
Wikimedia Commons - Domaine public

Deux intervenants sensibles au créationnisme, Jacques Arnould (dominicain, ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et en théologie, chargé de mission au CNES) et Thomas Lepeltier (astrophysicien, historien et philosophe des Sciences au Christ Church College de l'université d'Oxford), ne convainquirent pas le public. Aussi, le biologiste Michel Morange voulut détendre l'atmosphère devant le mur dressé entre le public et le créationnisme en vogue dans le monde anglo-saxon dominant que le président Nicolas Sarkozy défend et prend comme modèle universitaire !

Michel Morange, « Je prétend informer sur les questions. Biologiste, je ne suis pas très séduit[par les arguments des créationnistes] ». C'est en ces termes qu'il calma le jeu... et poursuivit, « Enseigner l'histoire de la philosophie des Sciences en lycées, pour débats, est souhaitable à la condition de ne pas avoir de programmes, pour ne pas mettre en évidence l'impasse [liée à l'approche religieuse] ». « Vous m'avez convaincu sur l'impasse ! » fit-il savoir à l'impétueux Thomas Lepeltier. Les rires narquois fusèrent à l'endroit de la virulence du créationnisme...

ANNEXE

Une splendeur que cette communication « L'idée française de la science » à l'Académie des Sciences Morales et Politiques, prononcée par le philosophe Dominique Lecourt, professeur à l'Université Paris Diderot (Paris VII) présent lors de la journée d'étude à Poitiers en décembre 2008. [Consulter]

Rapport du philosophe Dominique Lecourt remis au ministre de la recherche Claude Allègre en 1999. [Télécharger]

Approche synthétique admise par la communauté scientifique française.[Consulter]

Pour tout savoir sur les théories. [Consulter]

Un exemple de créationnistes. [Consulter]
      


Pour commenter cette chronique, connectez-vous...
Pour s'inscrire, cliquez-ici.
Pseudonyme
Mot de passe
Mémoriser


Mot de passe oublié ?
 
Regrets éternels en langue de bois d'un Bourget
Sans dents et sans reproches
Élan patriotique pour un 11 janvier 2015 en « balles tragiques » à mille temps
Pragmatique
Phrygien d'airain
Gastronome en talonnette courte
PPP ou l'impuissance du Politique
Jean-Marc Ayrault, payeur de Notre-Dame-des-Landes
Lepage Corinne, courage Parménide
'Shame on you' américano-hollandais
Livre tournois de Valençay
Commandement normatif
Bilderberg, la pieuvre
Bipartisme défait
Lumières de Hollande

Être tenu informé des dernières chroniques publiées en s'abonnant à ce flux RSS

Follow kritix on Twitter