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8ème Chronique

Le neurologue poitevin Roger Gil et la bioéthique (acte 3)

Kritix, le Monday 23 March 2009 - 5474 consultations - Commenter la chronique

[Les propos présentés ci-après sans italique, sont pour l'essentiel ceux tenus par le chercheur Roger Gil lors de la conférence du 10 décembre 2008 à l'Espace Mendès France de Poitiers]

Évolution de l'embryon jusqu'au stade de blastocyste, auquel on peut prélever des cellules souches (schéma en anglais).
http://en.wikipedia.org/wiki/Stem_cell

Les mots renvoient, nous renvoient à des connotations de valeurs affectives ; un poids affectif que celui du clonage avec son « transfert nucléaire » [cf. le Rapport sur Les recherches sur le fonctionnement des cellules humaines [pdf], notamment à la page 191], jargon qui s'emploie pour aseptiser les passions. Le changement lexical permet une diplomatie sur les choix, très éloigné du débat de « café du commerce ». Nul ne peut présager des découvertes. Ce matin, un juriste ne croyait pas en l'harmonisation du droit comparé : l'UE est loin d'être unie. L'Espagne dédommage à hauteur de 900€ ; on est au temps de Pascal... Époque épique où Sarkozy est prince d'Andorre ! Pour ce qui est de la France, il y est constaté d'innombrables fractures, ce qui est une chance, des tolérances qui nous invitent à y soustraire le bon argument, le puiser. Qu'il est regrettable, dommage de considérer l'absence de rencontres dans l'UE en vue d'harmoniser ces droits, malgré les progrès ténus de la convention d'Oviedo. La citoyenneté d'âme proviendra des questions éthiques.

Ce qui amène aux problèmes des orientations scientifiques anglo-saxonnes décidées dans l'UE : l'achat des technologies. En France, les organes, le sang, tout produit du corps humain est gratuit. C'est un ilot de gratuité dans un monde marchand ! C'est le choix du moindre mal pour soigner.

Quant à la Chine qui nous donne des leçons, il est avéré qu'elle fait commerce d'organes de ses condamnés à mort ! On y commerce de reins à prix d'or ! En UE, en Moldavie (Roumanie), ce commerce y est considérable ! Vivre dans un monde de profits n'est pas suffisant pour changer ni clarifier la position de la France... Par rapport à mes étudiants, je suis ému de l'une de mes expériences dont ce témoignage d'une cohorte d'indiens néphrologues ; L'un d'eux m'interpella lors d'un congrès, « Vous occidentaux, sur la gratuité, vous avez une morale de riche. Vos principes valent-t-ils 100 000 vies ? Parce que nous n'avons pas de machines ! Vous ne voyez que par rapport à l'argent ! Vous êtes matérialistes ! » Selon les valeurs indiennes, les bienfaits psychologiques valent de l'argent : un don vaut un contre-don. L'indisponibilité est immorale pour lui [son confrère indien]... le doute impose l'humilité devant une contradictoire argumentation fournie. La délibération est compromis.

« Une décision est ma décision quand on l'exprime au moi tout entier », Bergson. Dans les années 1970, un riche anglais se soignait au dépend de malheureux turcs, pauvres. Ce qui implique une tension éthique : moins on est satisfait, mieux c'est ; le danger c'est la satisfaction. La culture indienne n'est pas moins morale. Voilà cette relativité inspirée tant par l'esprit des Lumières, que par la morale de Kant, que par la chute d'Albert Camus.

Il faut prendre part au Mouvement de la formation éthique à celui de l'émotion, à celui de la Raison. L'émotion est un délicat concept... Écarter l'émotion qui déstabilise, où l'expression n'est pas utile à la Raison. Prenons l'exemple de Chantal Sébire, elle n'a jamais voulu se soigner depuis le début : elle n'aurait pas été comme cela sinon ! Il faut se méfier de cette émotion, gardons-nous en... Pour ce qui est de la quête du don du Téléthon, l'argent ne sera pas utile à celui qui souffre dans le programme télévisé... L'émotion est une motion, ce n'est pas un logo, une parole pure ! Celui qui ne serait qu'émotion, serait minéral (rapportez-vous au poche chez Odile Jacob « L'erreur de Descartes » de Antonio R. Damasio).

Éviter le « consensus mou », cette formule sibylline du respect de la Vie. Pour ce qui à trait à la problématique éthique, jusqu'où va chacun ? On ne vote pas un problème éthique, mais l'on s'accorde, l'on décline les exceptions si il y a volonté d'aller plus loin.

Roger Gil, professeur d'université en Neurologie au CHU de Poitiers.
http://grevic.labo.univ-poitiers.fr/spip.php?article20

L'enrichissement du Droit, de l'éthique par le Formel. Le Leurre est en ce que le consentement est oral malgré la formule, l'attestation de la signature. Il était affirmé que la signature n'avait aucune valeur éthique. Confer la PMA (procréation médicalement assistée), ce préalable à l'appréhension des enjeux. Pour des sextuplés [i.e. six embryons], les recommandations se font à [la conservation de] deux embryons. L'implantation de deux ou trois embryons est consensus inattendu au départ. Qu'il est y ait consensus ou non, répond d'un cheminement des postures ; Citons le grand débat sur la mucoviscidose. Faut-il médicaliser la grossesse ? Relevez que pour la seule ville de Poitiers, 3000 à 4000 grossesses y sont constatées chaque année ! Le comité d'éthique régional est pour l'application d'un décret d'application jamais signé de la dernière loi bioéthique française ! Le but de l'espace éthique, sans donner d'avis mais seulement une analyse, est ce lien d'information, cette respiration pour les soignants face à des enjeux, face à l'abnégation des personnels. Le partage intra-hospitalier avec les facultés. Citons le DU de bioéthique, la rencontre avec le public. Seuls 5 CHU français répondent de ces pratiques dont celui de Poitiers. « Le dernier précède le prochain », lança le professeur avec le sourire optimiste...

Soulignons la différence entre recherche et soins par rapport à la vocation d'une faculté. Affirmons la volonté de participer aux États-généraux, sinon un ciselage législatif sera opéré par des « experts esthéticiens ». Militons pour l'inter-disciplinarité, cette manifeste inclinaison à l'humilité ; c'est la réussite de ces journées de culture scientifique à l'espace Mendès France de Poitiers.

22h53 : Fin de la conférence. Consécutivement, le neurologue Roger Gil prit part à un débat très constructif avec le public. A trop vouloir bien faire, on fait moins bien. La recherche expérimentale est remarquable, notamment sur l'hydrocution, l'apesanteur, le saut en parachute. Pour les nazis, excellents expérimentateurs et redoutables scientifiques, chercheurs ; les juifs, les tziganes n'étaient pas d'authentiques êtres humains. Ce qui déboucha sur la déclaration des droits de l'Homme de Chaillot en 1948 dont on fête les 60 ans aujourd'hui le 10 décembre 2008.

Roger Gil se félicita de la bonne organisation de cette journée et pronostique un vote positif sur la recherche. Surtout que Valérie Pécresse, l'actuelle ministre de la recherche, fut membre de la même commission de bioéthique [pdf] que l'actuel député-maire de Poitiers Alain Claeys. Quand les beaux esprits se rencontrent on ne peut qu'être optimistes sur l'avenir de la recherche publique... La recherche sur le génie génétique est prometteur et soutenu, domaine où l'on cherche, depuis les cellules d'origine, à élaborer des cellules d'affectations et curatives. Il y a nécessité à promouvoir la philosophie des Sciences, trop souvent marginalisée, négligée au détriment de la bioéthique. N'accablons pas les praticiens au non de l'émotion spectacle ! La patiente Chantal Sébire, c'est de notoriété publique, refusa tout soin depuis le début de sa maladie. L'évolution de ses handicaps n'auraient pas été aussi importants si elle eût accepté le concours de la médecine.

Roger Gil se dit contre une chaire de bioéthique, puisqu'elle moraliserait inévitablement la question, quand il est convenu d'accéder non pas à une mais des morales. Le député-maire de Poitiers, à vouloir spécialiser la question, va dans une impasse. Aujourd'hui, les chercheurs ont une grosse pression en étant désormais soumis à la culture du résultat [impulsée par la politique de la ministre Valérie Pécresse, d'obédience sarkozyste]. Or, qui peut prétendre connaître un chercheur sachant présager de sa Recherche ? Il est à déplorer que la recherche fondamentale française soit en retard sur l'embryon !

Mendès France était homme de Progrès ; comme vous, il croyait dans le genre humain. Vous aurez remarqué, fait ce constat édifiant, il me semble, que les peurs archaïques annihilent, neutralisent le Progrès ; jusqu'à nos politiques de recherches décidées par notre classe politique. Ne devrions-nous pas faire une politique où le Progrès serait au service de l'Homme ?

Une Science pour l'Homme et non par l'Homme ! Faire preuve d'humanisme tout simplement ; l'humain étant de nature imparfaite...

23h30, extinction des feux à L'Espace Mendès France de Poitiers.


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