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1ère Chronique

Algérie, mon amour !

Kritix, le Wednesday 17 July 2002 - 4980 consultations - Commenter la chronique

Les soubresauts de l'Algérie française n'en finissent pas de tourmenter les relations franco-algériennes. Depuis les accords d'Evian, et une décolonisation ratée, l'Algérie n'en finit pas de sombrer dans l'horreur. Il y eut d'abord les évènements d'Algérie, que l'on a baptisé "guerre d'Algérie" depuis 1997, où les exactions du colon français n'ont fait que jeter les bases du chaos. Le régime militaire d'Alger qui en cette terre usurpait le pouvoir à Paris avant 1962, faisait de l'organisation clandestine du FLN, une organisation terroriste à éradiquer. Les "pieds noirs" (colons de l'Algérie française) avaient la réalité du pouvoir politique au dépend des autochtones musulmans.
       Cette injustice qui aurait pu être conjurée par la loi, ne le fut jamais ! La IVème république française sombra devant son échec, cette incapacité à appliquer le principe d'égalité sur le sol des départements d'Algérie.
       La France fit de cette terre, un havre de prospérité économique, en oubliant d'en distribuer les fruits à tous les habitants de ces terres: le dénuement côtoyait l'abondance, cette disparité, cette injustice draina l'obscurantisme religieux et le nationalisme.
       Le paradoxe fut que la coexistence séculaire de cette population algérienne multiethnique ne sut pas conjurer la pauvreté, par une juste répartition de la richesse de l'Algérie. Cette situation conduisit une fracture sociale qui trouve aujourd'hui encore un écho en France métropolitaine. Chez les "pieds noirs" qui furent trahis par la France métropolitaine et traités socialement comme des parias, des rebus, venant prendre le travail des français de métropole. Tous lâchement abandonnés ! Il en fut de même, dans une dimension encore plus tragique, pour les harkis, cette population qui amoureuse de la France laïque de la charte des droits de l'Homme et du citoyen, voulut rester chez sa mère-patrie, en rejetant une Algérie indépendante. Les français de 1962, leur réservèrent un accueil ingrat, en les parquant dans de sordides ghettos en périphéries des villes: ce qui aujourd'hui est devenu nos banlieues, épicentre des actuels problèmes d'insécurité français.

Après les accords d'Evian, la France se comporta en traître, en laissant l'Algérie aux mains de groupes plus ou moins légitimes: au sein desquels n'existait aucune élite politique apte à gouverner un pays . Le résultat fut désastreux: la décolonisation en Algérie comme en Afrique noire, laissa place à des régimes autoritaires pour le plus grand malheur des populations civiles.
       La responsabilité française est entière ! En considérant la décolonisation comme un sens irrémédiable de l'Histoire, lutte contre toutes les formes d'Impérialisme, jamais la France n'aurait dût rompre d'étroites relations politiques et économiques, pour mener ces pays embryonnaires sur le chemin d'une émancipation démocratique ! La France avec De Gaulle et Pompidou, choisit donc la facilité par une politique iconoclaste (curieux pour des tendances politiques conservatrices des traditrions et de la grandeur de la France tel que l'on revendique le Gaullisme), en assumant aucunement les erreurs et injustices perpétrées dans l'ancien empire colonial français, à qui l'ingrate France doit tout son prestige international.
       Appelé par le conflit d'Algérie, De Gaulle en a fait un marché de dupes, où personne n'y trouva son compte, sauf peut-être l'opinion publique et le pouvoir en place, qui chercha à renier son ancien empire colonial, d'où la France avait tirée toute sa puissance économique et stratégique mondiale… De Gaulle réussit à en faire oublier cet affront à l'Histoire de France, par la réussite du programme nucléaire français, tant dans le domaine civil que militaire (rappelons que les premiers essais nucléaires français pour l'acquisition de la dissuasion nucléaire eurent lieu dans le Sahara algérien ! ).
       Un régime autoritaire depuis la déclaration d'indépendance de l'Algérie, s'est saisi de la prospère Algérie, pour en faire en l'an 2002, un pays sous-développé ! L'extrémisme religieux tourmentant l'Algérie et le Monde par ses activités terroristes du Djihad islamique… le nid de ces obscures activités factieuses reste, en l'absence d'une juste répartition des Richesses, dans un pays aux matières premières pléthoriques ! La solution reste donc politique: le problème est celui qui causa la chute de l'Algérie française et qui aujourd'hui humilie le peuple d'Algérie qui se voit privé d'avenir dans l'indifférence générale: la France en tête des Lâches opportunistes !

De mauvaises paix sont faciles à traiter, mais génèrent d'autres guerres ! Les législatives du 31 mai 2002 en Algérie ont donné un nouvel accent tragique au calvaire de cette Algérie indépendante.
       Elles ont été marquées par un taux d'abstention record et le retour à l'avant-scène de l'ex-parti unique FLN, dans un climat d'agitation en Kabylie et de poursuite de la violence islamiste. Issu de la révolution de 1954 contre la présence coloniale française, le Front de libération nationale, dont les rangs ont été modernisés, rajeunis et féminisés par le Premier ministre, Ali Benflis, a remporté la majorité absolue avec 199 sièges sur 389. Parti unique durant près d'une trentaine d'années après l'indépendance de 1962, le FLN disposait dans l'Assemblée populaire nationale sortante de 62 députés sur 381. Mais il était membre de la coalition au pouvoir conduite par le RND, un parti créé il y a cinq ans pour soutenir l'action de l'ancien président Liamine Zéroual.
       Ce Rassemblement national démocratique arrive en deuxième position, avec 48 sièges à la chambre basse, contre 156 dans l'Assemblée élu en 1987 lors d'élections pluralistes dénoncées comme irrégulières par les partis de l'opposition démocrate. "Le FLN a fait une grosse mue et partout j'ai personnellement constaté ce retour de sympathie (envers ce parti)", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Noureddine Zerhouni, lors d'une conférence de presse. C'est une victoire par défaut car il n'y a pas de vrais partis concurrents. Mais pour beaucoup d'algériens, c'est un vote refuge, de résignation en faveur du FLN: les berbères ayant montré leur hostilité par une abstention record ! Les résultats reflètent une alternance au sein du système." La défaite du RND était prévisible. C'est un parti préfabriqué qui n'a pas de projet de société. Sa gestion des communes a été catastrophique et ses élus et responsables sont souvent cités dans des affaires de corruption et d'abus de pouvoir. Quatre partis de l'opposition démocrate, notamment le FFS de Hocine Aït Ahmed et le RCD de Saïd Saadi, mouvements à dominante berbère, avaient appelé au boycottage de ces législatives, les estimant jouées d'avance et inadaptées à la crise de confiance politique.
       Leur appel a apparemment été largement entendu puisque, quasiment nulle en Kabylie, en insurrection larvée contre le pouvoir depuis les émeutes de l'an dernier qui avait fait plus de 100 morts, la participation n'a atteint que 46,09% des inscrits - émigrés compris - un record d'abstention depuis 1962. Ahmed Djeddai, Premier secrétaire du FFS, déclarait vendredi lors d'une conference de presse que "Le résultat surréaliste de la participation annoncée est lui-même une supercherie destinée à tromper une fois de plus l'opinion nationale et internationale". Le FFS, a-t-il dit, estime que le taux de participation réel s'est situé entre 15% et 20%. Saïd Saadi, dirigeant du RCD, analyse la situation en ces termes : "Ce qui se passe actuellement, c'est la recomposition du régime à travers le système de parti unique. "L'APN (Assemblée populaire nationale) souffre d'une crise de légitimité compte tenu du taux très faible de participation(....). S'y ajoute le fait que les élections ne se sont pas déroulées sur tout le territoire. La Kabylie n'a pas voté", analysait-il, en ajoutant : "La situation actuelle peut déraper à tout moment. Nous sommes tenus de transformer notre rejet en projet". Grandiloquent rejet et revers pour Bouteflika !

Estimant que l'heure n'était pas "au triomphalisme", Ali Benflis a déclaré lors d'une conférence de presse qu'aucun parti politique "ne peut résoudre à lui seul la crise multiforme que connaît l'Algérie". De source politique, on déclarait que Benflis, nommé Premier ministre par le président Abdelaziz Bouteflika en août 2000, serait confirmé dans ses fonctions dans les jours à venir, à la tête d'une coalition élargie. Qu'elle résulte d'une attitude militante ou apathique, la prise de distance de plus de la moitié des quelque 18 millions d'inscrits vis-à-vis du scrutin est un revers pour Abdelaziz Bouteflika, président depuis trois ans, qui affirme que l'Algérie est sur la voie du redressement après 10 ans de conflit interne.

Celui-ci avait éclaté dans la foulée de l'annulation du premier tour des premières législatives pluralistes, qui annonçait un triomphe des intégristes musulmans. Privés de la victoire des urnes, ceux-ci ont plongé le pays dans la lutte armée en 1992. Entre 100.000 et 150.000 personnes ont été tués ces dix dernières années et, si la situation "sécuritaire" s'est sensiblement améliorée depuis l'élection de Bouteflika, les islamistes armés ont rappelé qu'il fallait encore compter avec ceux en massacrant 25 civils à l'ouest d'Alger quelques heures avant le scrutin. Selon un diplomate occidental, "peu d'Algériens croient que le système, perçu comme irrémédiablement corrompu, peut être changé de l'intérieur ou à travers des élections, toujours soupçonnées d'être manipulées". D'où le taux de participation exceptionnellement faible enregistré à Alger avec 31,81% des inscrits, sans parler de ceux de 1,84% et de 2,62% observés dans les deux plus grandes villes de Kabylie, Tizi Ouzou et Bedjaïa.


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